DNES à Meknès Mohamed Nait Youssef L'édition professionnelle du Festival International de Cinéma d'Animation de Meknès (FICAM), co-organisée par l'Institut Français de Meknès et la Fondation Aicha, a tenu toutes ses promesses. Durant cinq jours, du 11 au 15 octobre, le public a renoué avec les projections, les leçons de cinéma et les savoureux débats organisés autour d'un thé à la menthe. Ce fut également un temps fort plein d'échanges entre professionnels et amoureux de cinéma d'animation. «On a réussi le pari de ne pas se déconnecter des réseaux professionnels parce que au bout de 2 ans de suspension du FICAM, il était important de renouer, de recommencer le dialogue même si on a jamais rompu le lien avec le public», nous confie Lyliane Dos Santos, directrice de l'Institut français de Meknès. Une édition riche et spéciale. Au menu, des projections de films d'animation au théâtre et au jardin de l'institut entre autres, « les mondes parallèles » de Yuhei Sakuragi, «Millenium actress» de Satoshi Kon, «Fritzi» de Ralf Kukula et Matthias Bruhn, «SamSam» de Tanguy de Kermel, «l'extraordinaire voyage de Marona » de Anca Damian, «l'enfant qui voulait être un ours», de Jannik Hastrup, «Josep», de Aurel, «les enfants de la mer» de Daisuke Igarashi, «Ekoua » de Abel Kaouamé et «petit Vampire» de Joann Sfar. Le public, surtout les étudiants venant des quatre coins du pays, a eu droit à des leçons de cinéma animées par de grands noms tels que le compositeur de musique de films Bruno Coulais, le producteur Ron Dyens et le réalisateur Jérémy Clapin. «Ce FICAM nous a permis de réunir tout le monde, de renouer avec le public étudiant, de mettre en place des ateliers, de faire des thés à la menthe, de réfléchir ensemble à nouveau afin de réactiver tout ça. Or, on s'est rendu compte d'abord à quel point c'était hyper important de se trouver à nouveau en présentiel et à quel point c'était indispensable. Malgré le distanciel, le numérique est finalement où on en a vu les limites. », explique Lyliane Dos Santos. Le thé à la menthe est désormais un rendez-vous incontournable, un temps fort où les professionnels du cinéma d'animation et les acteurs des domaines culturels et artistiques débattent sur les différentes thématiques d'actualité. Dans ce cadre, le FICAM 2021 a mis les lumières sur « la résidence de développement, le dialogue autour de la production d'un film, l'écriture pour le cinéma d'animation », pour ne citer que ceux là. «L'équipe du FICAM, la Fondation Aicha et l'Institut français de Meknès, nous sommes très fiers de cette édition parce que effectivement elle a été préparée plus au moins dans l'urgence, mais surtout elle a été préparée avec amour, avec sincérité, avec de l'abnégation et avec beaucoup d'engagement», nous indique Mohamed Beyoud, directeur artistique du FICAM. Selon lui, le FICAM est un festival qui est engagé dans la ville, qui est engagé par rapport à son public et qui a un vrai engagement envers la jeunesse de ce pays. «C'est pour cette raison que nous tenons chaque année à accueillir des étudiants marocains qui viennent de tout le Maroc. Pour nous, c'est une édition réussie. Cinq jours merveilleux avec des projections dans le respect des mesures sanitaires, des leçons de cinéma avec des grandes personnalités d'animation, des invités prestigieux. Rendez-vous alors en 2022 du 25 au 30 mars.», a-t-il fait savoir. 20 ans déjà ! Le FICAM fêtera ses 20 ans d'existence. Une occasion non seulement pour célébrer le cinéma d'animation, mais aussi de faire le bilan et réfléchir à l'avenir de ce secteur si important au Maroc et dans le continent africain. «Evidement, 20 ans, c'est une génération entière. C'est-à-dire que les petits d'hier qui ont connu le FICAM sont devenus parfois les professionnels confirmés. On a envie de faire une édition, une 20ème édition marquée par le temps de l'anniversaire», explique Lyliane Dos Santos, directrice de l'Institut français de Meknès. L'équipe, a-t-elle dit, a commencé déjà à mettre des marques fortes et des invitations formulées pour lesquelles le FICAM espère avoir de très beaux rendez-vous et même au-delà de ce qu'il a connu jusqu'à présent, a-t-elle affirmé. Et d'ajouter « c'est l'anniversaire de 20 ans, et c'est aussi le fait de marquer l'avenir». Pour Mohamed Beyoud, directeur artistique du FICAM, ce festival a évolué au fil des années. Il est devenu grâce à sa ligne éditoriale et son engagement, une adresse importante des professionnels et des cinéphiles. «Quand on regarde derrière, on a commencé avec 8 films. On a milité pour que le film d'animation soit reconnu dans ce pays et dans le reste du continent africain. Par ailleurs, la reconnaissance vient déjà des chaînes publiques qui investissent dans le cinéma d'animation», a-t-il souligné. Pour nous, poursuit-il, c'est un grand pas dans le film d'animation au Maroc dont l'avenir ne peut être que radieux. Dans quelques mois alors, les amoureux des films d'animation seront au rendez-vous avec une édition qui s'annonce déjà prometteuse. «Cette édition professionnelle est un échauffement pour l'édition 2022. La programmation sera dévoilée incessamment sous peu. Mais, l'idée, c'est de mettre à l'honneur le film d'animation dans ce beau pays auquel nous appartenons», conclut-il.