Après deux prestations maussades contre la Bosnie et l'Ukraine (1-1), l'équipe de France a retrouvé sa flamme mardi à Lyon face à la Finlande (2-0) avec un esprit conquérant, une animation offensive brillante et des choix tactiques enfin payants. L'attitude corporelle des Bleus à Strasbourg et Kiev trahissait une confiance abîmée, une sorte de passivité coupable dans le déroulement des événements. A Lyon, les partenaires de Hugo Lloris ont de nouveau sorti les griffes pour s'approcher du Mondial-2022. « Dès le premier ballon, sur leur coup d'envoi, Kurt (Zouma) est monté au-dessus de tout le monde pour gagner son duel de la tête. Ce sont des petites choses qui permettent de gagner en confiance », a analysé le capitaine après la partie. Les Français ont gagné le match à l'envie, un ingrédient qui a fait défaut lors des deux matches précédents. Les influents Lloris et Paul Pogba étaient montés publiquement au créneau avant le match pour remobiliser les troupes. « Chacun d'entre nous a conscience de la situation, ce n'était pas forcément le cas avant l'Ukraine », où les Bleus se sont « fait peur », avait lâché Lloris lundi. « Sur le papier, la qualité est là mais il y avait besoin d'un rappel, on l'a eu », a diagnostiqué Didier Deschamps après la victoire. A l'Euro, le sélectionneur avait payé cash la titularisation catastrophique de Clément Lenglet dans une défense à trois en huitième de finale contre la Suisse. Début septembre, rebelote contre la Bosnie (1-1) avec l'exil à droite d'Antoine Griezmann ou encore le maintien du défenseur central Jules Koundé comme latéral droit. Mardi, « DD » a pourtant pris des risques en relançant un système à trois défenseurs axiaux, avec un joueur de moins au milieu de terrain, et en reconduisant Anthony Martial en attaque malgré une prestation poussive en Ukraine (1-1). Avec succès: les trois angles du triangle offensif Griezmann-Martial-Benzema ont piqué à chaque initiative, bien épaulés par des latéraux portés vers l'avant à l'image du dynamiteur Theo Hernandez, totalement « dans son assiette » pour sa première sélection, dixit Deschamps. « Cela peut ne pas marcher certaines fois, mais je le fais parce que je pense que c'est le mieux pour l'équipe », s'est justifié le sélectionneur. La complicité Griezmann-Benzema avait été entrevue fin 2015, juste avant la mise à l'écart de l'attaquant du Real Madrid. Six ans plus tard, la superstar merengue retrouve des repères avec son compère madrilène de retour à l'Atlético. Double buteur sur deux lancements de jeu de « KB9 », le meneur a retrouvé des couleurs en inscrivant, déjà, son 8e but de l'année 2021 en sélection, le 41e au total, autant que Michel Platini. La relation a été « excellente » car les deux joueurs « parlent le même football », a savouré Deschamps, forcé de reconnaître que « Grizou » est bien plus à l'aise en soutien axial du duo offensif que positionné sur le côté droit.