Plus de 200 revues médicales à travers le monde ont appelé à une action urgente face à la crise climatique et demandé à ce que le changement climatique, qui nuit gravement à la santé, mobilise autant d'argent que la pandémie. « La pandémie ne saurait être un prétexte pour différer la lutte contre le dérèglement climatique », ont plaidé, dans une tribune commune, ces revues médicales parmi lesquelles figurent The Lancet, le British Medical Journal, la Revista de Saude Publica du Brésil ou encore le National Medical Journal of India. Elles ont appelé à une prise de conscience et à une action sans précédent contre le phénomène d'augmentation des températures. « La santé est déjà mise à mal par l'augmentation de la température mondiale et la destruction du monde naturel, une situation sur laquelle les professionnels de la santé attirent l'attention depuis des décennies ». donnant plusieurs traductions concrètes chez l'homme : déshydratation, problèmes rénaux, tumeurs, infections tropicales, allergies, morbidités..., alertent les rédacteurs en chef de ces revues médicales. « Malgré la préoccupation nécessaire du monde pour le Covid-19, nous ne pouvons pas attendre que la pandémie passe pour réduire rapidement les émissions », poursuit la tribune relayée par plusieurs médias en France, alors que la plupart des plans de relance de l'économie post-Covid ont été jugés pas assez verts et trop dépendants des énergies fossiles. Tout en reconnaissant des signaux positifs dans les objectifs fixés, dans le cadre de l'accord de Paris, pour réduire l'augmentation de la température mondiale d'ici à la fin du siècle, les signataires de la tribune estiment que « ces promesses ne suffisent pas », réclamant notamment des « plans crédibles à court et à long terme pour accélérer les technologies plus propres et transformer les sociétés » et à ce que les financements pour protéger la planète soient équivalents aux sommes « sans précédent » qui ont été injectées pour faire face à la pandémie. « La crise environnementale exige une réponse d'urgence similaire. Des investissements énormes seront nécessaires, au-delà de ce qui est envisagé n'importe où dans le monde. Mais de tels investissements produiront d'énormes résultats positifs pour la santé et l'économie », poursuivent les rédacteurs en chef, pointant une réduction de la pollution de l'air ou une meilleure alimentation. « En tant qu'éditeurs de revues de santé, appelons les gouvernements et autres dirigeants à agir, marquant 2021 comme l'année où le monde change enfin de cap », plaident les signataires de cette tribune pour qui « la plus grande menace pour la santé publique mondiale est l'échec continu des dirigeants mondiaux à maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 1,5 ° C et à restaurer la nature. » Cette tribune mondiale est publiée alors que se tient du 3 au 11 septembre à Marseille le Congrès mondial de la nature de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui est l'un des premiers évènements de grande ampleur sur l'environnement depuis le début de la pandémie de Covid-19, avant la COP15 de la Convention sur la diversité biologique, à Kunming (Chine) et la COP26 sur le changement climatique à Glasgow (Ecosse).