Nabil El Bousaadi Arrêté à Abidjan en Avril 2011 puis poursuivi, par la suite, par la Cour Pénale Internationale (CPI) pour les « crimes contre l'humanité » dont il avait été reconnu coupable à l'issue des élections présidentielles de 2010, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a finalement été acquitté le 31 mars dernier de toutes les charges initialement retenues contre lui. Mais si, après son retour en Côte d'Ivoire le 17 Juin dernier, l'intéressé a rencontré son vieux rival, le président Alassane Ouattara le 27 juillet 2021 au palais présidentiel d'Abidjan, après avoir rencontré, à Daoukro, l'autre ancien président et actuel chef de l'opposition, Henri Konan Bédié, il n'a eu, en revanche, aucune rencontre avec son ancien compagnon de route Pascal Affi N'Guessan. Aussi, le divorce entre les deux hommes a-t-il été officiellement consommé ce lundi 9 Août à l'issue d'une réunion du Comité Central du Front Populaire Ivoirien (FPI), fondé par Laurent Gbagbo. Pour rappel, depuis la crise de 2010/2011 qui avait fait quelques 3.000 morts à la suite du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle face à Alassane Ouattara, le FPI est divisé en deux camps ; à savoir celui dit «légal» de Pascal Affi N'Guessan et celui du «Gor» (Gbagbo ou rien) de l'ancien président ivoirien. Aussi, en usant de mots très durs à l'encontre de son ancien allié auquel il reproche de s'être arc-bouté sur une soi-disant «légalité» et d'avoir « confisqué » le seul instrument de lutte politique en dépit des «nombreuses initiatives pour le raisonner», Laurent Gbagbo, a finalement entériné la rupture qui était apparue dix années auparavant. Ayant donc « pris acte de la volonté et de l'obstination de Monsieur Affi N'Guessan de prendre en otage le Front Populaire Ivoirien », mais n'entendant pas, néanmoins, s'engager dans une bataille juridique avec son ancien allié, Laurent Gbagbo a donc décidé de créer un «nouveau parti» qui soit un nouvel instrument de lutte conforme à son idéologie et à ses ambitions. Mais en dénonçant «une décision dictée essentiellement par la soif de pouvoir et la volonté de revanche», Affi N'Guessan qui entend «poursuivre (sa) mission pour la renaissance du parti en vue de la reconquête du pouvoir en 2025», rétorquera qu'au dialogue en vue de l'unité du FPI, Laurent Gbagbo a choisi «la rupture et la division» et «enterré» l'espoir qu'avaient les militants en une unité de la gauche. Raison pour laquelle ce dernier endossera, «devant ses compatriotes et devant l'histoire, la responsabilité du schisme qui marque, désormais, l'épopée du FPI». Est-ce à dire qu'après dix ans d'absence, l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a fait son grand retour en politique en tranchant dans le vif dans le débat sur le contrôle du FPI qu'il avait cofondé ? Attendons pour voir...