Le Maroc a appelé, vendredi à New York, la communauté internationale à prendre rapidement des mesures concrètes en faveur des pays les moins avancés (PMA). «Il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures concrètes en faveur des PMA afin de les aider à réaliser leurs objectifs de développement», a déclaré le représentant permanent du Maroc auprès des Nations Unies, l'ambassadeur Mohamed Loulichki, devant le Conseil Economique et Sociale de l'ONU (ECOSOC). L'objectif premier à atteindre serait que les pays donateurs honorent leur engagement de consacrer 0,15 à 0,20 pc de leur PNB à l'Aide Publique au Développement (APD) en faveur des PMA, a dit M. Loulichki. L'aide accordée aux PMA par ces pays représente 0,09 pc du PNB, rappelle-t-on. «Il est aussi nécessaire que cette aide soit alignée sur les politiques et stratégies de développement des pays concernés à l'abri de toute conditionnalité», a fait observer le diplomate au cours d'un débat de l'ECOSOC sur l'application du Programme d'action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010. Pour sa part, le Maroc a fait de sa coopération avec les PMA «un volet important de la coopération Sud-Sud multiforme mise en oeuvre par le Royaume conformément aux Hautes Instructions Royales», a dit l'ambassadeur, évoquant, à cet égard, l'accès au marché national en franchise de droits de douane et sans contingent en faveur des PMA d'Afrique. Une autre preuve de cette solidarité africaine, l'initiative du Maroc d'annuler la dette bilatérale de tous les PMA d'Afrique, lors de la Conférence Ministérielle Extraordinaire des PMA en 2003 à Rabat, a rappelé l'ambassadeur. Cette solidarité est illustrée également, a-t-il dit, dans les nombreux programmes de partenariat et de coopération initiés par le Maroc avec les PMA d'Afrique. Ces programmes touchent des domaines aussi variés que celui des infrastructures, de l'agriculture, de la santé, de l'éducation, du transport ou des télécommunications, avec pour objectif de promouvoir la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans ces pays, a-t-il insisté. Or, comme l'indique le rapport du Secrétaire général, la réalisation des objectifs du Programme d'action de Bruxelles en faveur des PMA, y compris les OMD, est sérieusement menacée par les différentes crises qui ont secoué le monde ces dernières années, notamment la crise alimentaire et la crise financière et économique, a-t-il déploré. En effet, a poursuivi le diplomate, les PMA continuent d'affronter plusieurs défis limitant leur capacité de développement, à commencer par une dette étouffante, un large déficit en matière d'infrastructures, de faibles capacités productives, une faible participation au commerce international, une vulnérabilité accrue aux effets des changements climatiques, ainsi que la persistance de certaines maladies endémiques. A cela, il faut ajouter la faiblesse de l'épargne domestique rendant difficile la mobilisation des ressources intérieures, ainsi que l'insuffisance de l'Aide Publique au Développement (APD), qui répond insuffisamment aux besoins des PMA en matière de développement. Il a souhaité que la 4ème Conférence des Nations Unies sur les PMA qui se tiendra en Turquie en 2011, puisse être l'occasion pour la communauté internationale de prendre des «engagements ambitieux et mobiliser les ressources nécessaires afin d'aider les PMA à atteindre leurs objectifs de développement».