C'est les vacances ! Voilà alors un nouveau livre dans sa valise cet été. «Dar Mima» est le nouveau-né de Mohamed Laroussi paru fraîchement chez les éditions ONZE. Pour les amoureux et les férus du livre et des lettres, cette nouvelle parution sera disponible en librairie à partir du 6 juillet 2021 à la ville de Casablanca ainsi que les autres villes du Royaume. « Voici un livre écrit avec le cœur et une sensibilité à fleur de peau. Mais ce n'est jamais larmoyant, même si des pages sont souvent bouleversantes. L'auteur revisite ce qu'il y a de plus intime dans le récit des mythes et légendes des siens. Il déploie une immense et tendre fresque de sa famille, des visages défilent, brossés avec un regard aigu, très lucide. Les portraits sont peints à hauteur d'homme. « , écrivait Kebir Mustapha Ammi sur le roman. Et d'ajouter : «Mohamed Laroussi ne se départit jamais de la nécessaire bienveillance pour débusquer la part essentielle nichée dans chaque personne. Il a une capacité de pardon qui lui permet de voir loin. Il n'oublie pas que l'homme n'est ni un monstre ni un ange, il fait le meilleur usage de l'adage qui considère que notre prochain tient, peut-être, un peu des deux à la fois. Mohamed Laroussi est un peintre de l'âme, qui se glisse malicieusement dans l'âme des personnes qui ont compté et qui comptent peu ou prou dans sa vie. S'il tient dans sa palette une galerie de personnages hauts en couleurs, l'estime et l'affection sont toujours de mise. Même les plus pingres, les plus voraces et les plus cupides des individus, ne sont pas suppliciés. Il n'oublie pas ce qu'ils ont pu commettre.» Après une longue carrière dans la communication et l'enseignement de la publicité, Mohamed Laroussi a décidé un jour de « changer de vie » et de se consacrer à ses passions de toujours : l'écriture et le cinéma. Depuis, il est écrivain, scénariste et chroniqueur. Il a déjà publié cinq ouvrages : « Satire sur tout ce qui bouge » (Essai), « Que personne ne rigole » , « La fureur de rire » (Compilations de billets et chroniques), « Marx est mort, mon amour » (Roman) et « Méditations et médisances » (Compilations de chroniques). Il a créé avec Géraldine Bueken la société Sciptlab, dédiée à l'écriture de commande, la direction d'écriture, le script-doctoring et la formation et a co-écrit avec elle le scénario (« l'anniversaire ») un long métrage pour Latif Lahlou, réalisé en 2014. Il collabore avec plusieurs cinéastes pour l'écriture ou en tant que scrip-doctor de leurs scénarios. Un avant goût... «Dans notre maison actuelle, mon père avait sa chambre à coucher au deuxième étage, mais il passait le plus clair de son temps dans le salon adjacent à sa chambre. C'était là qu'il recevait ses invités du jour, ceux qu'il ramenait souvent à son retour de la mosquée, et, la plupart du temps, sans prévenir maman. Je n'ai jamais vu ou entendu celle-ci le lui reprocher une seule fois. Certains diraient un peu trop hâtivement que c'était parce qu'elle ne pouvait pas le faire, mais je ne suis pas sûr que ce soit la vraie explication. je pense que la nature des rapports entre eux, comme entre beaucoup de couples mariés à cette époque, étaient beaucoup plus complexes, et par conséquent, ne pourraient être réduits à une simple relation dominant-dominée. Maman avait son mot à dire, et elle le lui disait au moment opportun, mais rarement, pour ne pas dire jamais, devant nous. Elle le craignait certes, mais on sentait qu'il avait autant de grand respect pour elle, qu'elle-même pour lui, et qu'il ne ferait pas quelque chose qui ne lui plairait pas. Il est vrai qu'il était le chef de la maison, mais il lui reconnaissait le titre de maîtresse de maison, ou ce qu'on appelait à l'époque moulate dar − la propriétaire de la maison. À la maison, il y avait plusieurs personnes préposées aux travaux de cuisine, dont mes sœurs, mes tantes, et surtout notre nourrice, Mi Rahma. C'était elle qui avait élevé quasiment tous les enfants de la famille, qui avait vécu tout le temps chez nous jusqu'à sa mort, et à laquelle je vais consacrer tout un chapitre, tellement elle a compté pour moi, Dar Mima 29 mais aussi pour l'ensemble de mes frères et soeurs. Il faut dire que durant très longtemps, nous étions souvent très nombreux à la maison. Il arrivait que le nombre atteigne parfois la cinquantaine de personnes, entre adultes, jeunes et enfants, comme en périodes de vacances ou à la faveur d'événements familiaux tels que les baptêmes, les mariages ou les obsèques. Quant aux périodes normales, cela tournait autour de vingt à trente individus, juste avec nous, ses enfants, les petits et les grands, ceux et celles que mon père avait eu avec ma mère, mais aussi les grands demi-frères qui vivaient encore sous son toit, en comptant aussi quelques membres de la famille qui habitaient chez nous, comme 'Aamti Mina et 'AaMmi Mokhtar, ma tante et mon oncle paternels. Je disais que ma grand mère avait une grande emprise sur son fils, mais je pense que c'était beaucoup plus que cela.»