Euro 2020 La France s'effondre en huitièmes! L'Euro a basculé dans l'irrationnel avec l'élimination des champions du monde aux tirs au but (3-3 a.p., 5-4 t.a.b.) contre la Suisse, qui défiera en quarts l'Espagne, victorieuse des vice-champions du monde croates après un scénario fou (5-3 a.p.). Incroyable, invraisemblable, irrespirable… Les deux huitièmes de finale prévus au programme de lundi soir ont été tout aussi échevelés l'un que l'autre, avec des champions du monde français poussés dans leurs retranchements jusqu'au bout de la nuit et finalement sortis sur un dernier tir au but de l'infortuné Kylian Mbappé stoppé par le gardien helvète Yann Sommer. « C'est le football, c'est comme ça qu'on l'aime et qu'il nous fait mal, et ce soir c'est très douloureux », a commenté le capitaine français Hugo Lloris au micro de beIN Sports. Décidément, cet Euro défie toute logique. Et après l'élimination surprise des Pays-Bas samedi puis l'éviction du Portugal de Cristiano Ronaldo, tenant du titre, dimanche, c'est un nouveau favori qui est passé à la trappe alors que les Bleus menaient 3-1 avant d'être rejoints à la 90e et de rater plusieurs balles de match en prolongation. Alors, se succédant devant la tribune suisse de la National Arena de Bucarest, tous les tireurs ont marqué jusqu'au dernier, Mbappé, dont le tir a été détourné par Sommer. Le portier a exulté, courant comme un dératé: il venait de qualifier enfin les Suisses pour les quarts de finale après trois échecs consécutifs en huitièmes dans les compétitions majeures! Pour les Bleus, en revanche, la déception est immense: alors qu'ils rêvaient de reproduire le doublé Mondial-Euro réussi entre 1998 et 2000, les hommes de Didier Deschamps ont chuté dès le premier match à élimination directe. Malgré leur titre de champions du monde, malgré leur attaque de rêve, et malgré leur sélectionneur porte-bonheur, dont c'est la pire performance depuis sa prise de fonctions en 2012. Pour l'heure, « DD » reste sous contrat jusqu'au Mondial-2022. Son avenir ? « Ce n'est pas la question », a évacué Deschamps au micro de beIN Sports, la voix éraillée après le match. « Quand ça se passe moins bien, c'est ma responsabilité. Mais je suis avec (les joueurs), ils sont avec moi. Il faudra le temps de digérer », a-t-il ajouté, donnant rendez-vous au prochain rassemblement des Bleus en septembre. Lorsque l'émotion de cette folle soirée sera retombée, l'histoire retiendra que Deschamps s'est trompé dans ses choix initiaux et que l'attaquant Haris Seferovic a puni les Français (15e) en dominant Clément Lenglet, longtemps en perdition et remplacé à la pause. Les Bleus se sont même retrouvés dans les cordes lorsque Benjamin Pavard a concédé un penalty. Mais le gardien Lloris s'est interposé, sonnant la révolte française (55e) concrétisée aussitôt par Benzema (57e, 59e) avant une frappe splendide de Paul Pogba (75e). A 3-1, on croyait les Bleus qualifiés? On se trompait: réduction du score immédiate de Seferovic, auteur d'un doublé (81e), puis égalisation au bout du temps réglementaire de Mario Gavranovic (90e). Et après une prolongation crispante, où les Bleus ont eu plusieurs balles de match, la loterie des tirs au but a souri aux Suisses et à Sommer. « C'était une soirée de football incroyable, nous avons fait preuve d'une grosse mentalité, de coeur. Remonter deux buts contre les champions du monde… Je suis incroyablement fier de cette équipe », a lancé le portier suisse. Voilà la sélection helvétique lancée vers les quarts, où elle retrouvera l'Espagne, elle aussi poussée en prolongation par la Croatie avant d'arracher un succès tout aussi mémorable grâce à Alvaro Morata (100e), attaquant mal-aimé devenu sauveur, puis Mikel Oyarzabal (103e).