Au bout d'un mois de suspense, de lutte et de pugnacité, la France est parvenue à réitérer un exploit vieux de deux décennies. Dimanche 15 juillet, le lendemain de sa fête nationale, la France a vécu son jour de gloire en gagnant la deuxième Coupe du monde de son histoire. Elle a dominé la Croatie 4-2 au bout d'une incroyable finale. Les buts français sont l'œuvre du défenseur croate Mario Mandzukic (18è contre son camp), d'Antoine Griezmann (38è) sur penalty, Paul Pogba (59è) et Kylian M'Bappé (65è). Entre temps, la Croatie avait d'abord égalisé (1-1) par Ivan Perisic (28è) et Mario Mandzukic (69è) a réduit la marque à (4-2). Avec ce succès, la France succède à l'Allemagne et devient championne du monde de football pour la deuxième fois après l'épopée glorieuse de 1998, sur ses propres terres, avec comme capitaine de la sélection, l'actuel entraîneur Didier Deschamps. Le technicien français devient le quatrième footballeur à remporter cette compétition en tant joueur et entraîneur. Les trois premiers à avoir réussi cet exploit furent les deux Allemands Franz Beckenbauer (1974 puis 1990), Rudi Völler (1990 puis 2002) et le Brésilien Mario Zagallo (1958, 1962 et 1970). Et c'est sous une pluie battante que le capitaine Hugo Lloris a soulevé le trophée tant convoité, remis par le président de la Fifa Gianni Infantino sur le podium où se trouvaient trois chefs d'Etat, le Français Emmanuel Macron, le Russe Vladimir Poutine et la Croate Kolinda Grabar-Kitarovic. Enterrés les scores étriqués, comme dans la dernière édition (Allemagne-Argentine, 1-0 a.p.). Il n'y avait jamais eu autant de buts dans une finale de Mondial depuis 1966 (Angleterre-RFA, 4-2 a.p.)! En effet, dans la capitale russe, l'étoile était bleue, décrochée par Antoine Griezmann, impliqué sur trois buts français, mais aussi par Paul Pogba et Kylian Mbappé, qui ont tué le match. Mais voilà, quand la France tutoie les sommets, il se passe toujours quelque chose d'exceptionnel: c'étaient les deux coups de tête de Zinédine Zidane en 1998 face au Brésil de Ronaldo (3-0), puis son coup de boule en 2006 (défaite contre l'Italie aux tirs au but). Dimanche, il y eut pour la première fois dans une finale de Mondial un but contre son camp, lorsque Mario Mandzukic déviait dans ses cages le coup franc de Griezmann (18e), mais aussi un recours à l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR) entraînant un penalty, transformé par «Grizou» (38e). Les Bleus avaient raté le toit de l'Europe en 2016 (défaite 1-0 a.p. contre le Portugal), et cette rancoeur s'est muée en rage. Ils ont assumé, au détriment des Croates de Luka Modric, qui n'ont pas démérité et qui connaissaient là leur première finale.