Le président de la Chambre des Représentants libyenne, Aguila Salah, a détaillé, vendredi à Rabat, les derniers développements de la situation en Libye, saluant l'accord entre les parties libyennes portant sur la formation d'un pouvoir exécutif et d'un gouvernement national qui a obtenu la confiance de ladite Chambre. En visite au Maroc, MM. Salah et Al Mechri ont eu une série de rencontres avec le Président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki, et le Président de la Chambre des Conseillers, M. Hakim Benchamach. Aguila Salah, a salué le rôle joué par le Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, dans le cadre des efforts déployés pour trouver une solution à la crise libyenne, qui ont abouti à la formation d'un gouvernement d'union nationale. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le Président de la Chambre des Représentants, Habib El-Malki, à l'issue de leurs entretiens vendredi à Rabat, M. Aguila a exprimé sa gratitude et son estime à SM le Roi, à la Chambre des Représentants, au gouvernement et au peuple marocains pour leur soutien constant et sincère au peuple libyen dans l'épreuve qu'il a traversée et qui touche à sa fin. «Grâce aux efforts du Maroc, sous l'égide de SM le Roi, nous sommes enfin parvenus à la formation d'un pouvoir exécutif, composé d'un conseil présidentiel, d'un président, de deux vice-présidents et d'un gouvernement d'union nationale, qui a gagné la confiance de la Chambre des représentants et prêté le serment constitutionnel avant d'entamer sa mission», a-t-il souligné. M. Aguila a affirmé que sa visite dans le Royaume, à l'invitation du Président de la Chambre des représentants du Maroc, s'inscrit dans le cadre des relations fortes, solidaires et continues entre les deux peuples frères et la communication permanente entre les deux chambres, dans un souci de coopération et de consultation constantes pour parvenir à une solution à la crise libyenne. «Nous sommes en train d'étudier la base constitutionnelle, et elle existe maintenant conformément à la déclaration constitutionnelle en vigueur, qui est une constitution jusqu'à ce qu'elle soit abolie et amendée», a-t-il soutenu, ajoutant que la Chambre devra promulguer une loi sur le mode d'élection du Président en Libye, comme il a été convenu à Bouznika de nommer et de constituer les postes de Souveraineté selon les régions en Libye. «Nous avons honoré nos engagements et nous avons entamé la mise en œuvre du mécanisme concernant la sélection des dirigeants de ces postes. La Chambre des représentants a préparé les dossiers nécessaires et les a transmis au Conseil d'Etat. Nous attendons maintenant sa réponse afin de nommer le gouverneur de la Banque centrale de Libye et le président de l'autorité de contrôle administratif, entre autres», a souligné M. Aguila. D'autre part, le président de la Chambre des représentants libyenne a réaffirmé que les élections se tiendront le 24 décembre 2021 comme prévu, soulignant qu'il s'agit d'une revendication du peuple libyen qui choisit qui gouverne le pays par un scrutin au suffrage direct sous la supervision des Nations Unies et de la Ligue des Etats arabes. Concernant l'adoption d'une constitution pour la Libye, M. Aguila Salah a souligné qu'un projet de constitution a été présenté à la Chambre des représentants, qui a défini un procédé pour un référendum à ce sujet. «Il y a un grand rejet et un désaccord sur le projet de constitution présenté actuellement en Libye», a-t-il reconnu, ajoutant que la constitution doit avoir une quasi-unanimité puisqu'il ne s'agit pas d'un texte ordinaire mais d'une loi fondamentale qui mérite plus d'étude et un plus grand consensus parmi les Libyens. «Nous avons une déclaration constitutionnelle, nous pouvons organiser des élections conformément à cette constitution, et lorsque la réconciliation aura lieu et que les choses se calment, les Libyens auront la possibilité de mettre en place une constitution qui satisfasse tout le monde», a-t-il poursuivi. Pour sa part, M. El Malki a déclaré que «nous avons établi ensemble des relations fraternelles fortes basées sur le respect, ainsi que sur la non-ingérence dans les affaires libyennes. Notre volonté commune est de reconstruire la nouvelle Libye sur la base du droit tout en respectant les droits du peuple libyen à vivre dans la dignité et dans la paix, la sécurité et la quiétude». Il a relevé que «le processus de reconstruction institutionnelle reposait sur un consensus entre toutes les parties», saluant à cet égard le rôle joué par président de la Chambre des représentants libyenne au début et au cours de ce processus.