Il n'y a aucune alternative à l'accord politique de Skhirate pour résoudre la crise libyenne, a affirmé mercredi à Rabat, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, soulignant que cet accord constitue la référence. L'accord de Skhirate est une base qui ne peut être exclue dans la recherche de toute solution à la crise libyenne, a insisté M. Bourita dans une déclaration à la presse à l'issue de ses entretiens avec le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri. Le ministre a aussi souligné que cet accord accorde la légitimité aux institutions et à toutes les composantes du dialogue et doit demeurer une référence dans le cadre des tous les développements que connaît ce dossier et des résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. Il a toutefois relevé que cet accord peut être développé ou adapté à la réalité, rappelant en outre le soutien du Maroc à tous les efforts pour la résolution de la crise libyenne et sa disposition à poursuivre sa neutralité positive pour la recherche d'une solution, loin de toute ingérence étrangère. SM le Roi Mohammed VI soutient tous les efforts et les initiatives des Libyens pour parvenir à une solution garantissant à la Libye son unité nationale et sa souveraineté et permettant d'éviter les ingérences étrangères, a affirmé M. Bourita, réitérant la position du Maroc en soutien du rôle du Haut conseil d'Etat et de la Chambre des représentants comme instances importantes et nécessaires pour le succès de toute résolution de la crise libyenne. Ces deux organes constituent le noyau essentiel pour parvenir à une solution puisqu'ils représentent la légitimité et sont deux fondements de l'accord politique de même qu'ils sont représentés dans l'ensemble du territoire libyen et auprès du peuple libyen, a-t-il soutenu. Ils constituent la base essentielle sur laquelle doit se fonder tout accord de sortie de crise, a-t-il poursuivi, ajoutant que le Maroc a toujours encouragé ce dialogue et interagit de manière permanente avec ces deux organes. Le ministre a par ailleurs félicité les deux délégations ayant pris part au dialogue inter-libyen de Bouznika pour l'esprit de responsabilité et de consensus qui marqué les débats sur l'article 15, tout en faisant prévaloir l'intérêt de la Libye. Il a appelé à la poursuite de la dynamique positive créée par le dialogue inter-libyen à Bouznika avec le même esprit et principes et dans le cadre de la même approche adoptée par le Maroc qui vise à permettre aux Libyens de mener le dialogue dans le respect mutuel et la souveraineté, qualifiant d'importants les consensus de Bouznika. M. Bourita a tenu aussi a saluer l'esprit positif et le soutien, ainsi que les efforts d'accompagnement de M. Khaled Al Mechri au dialogue inter-libyen à Bouznika. Khaled Al Mechri : l'accord de Skhirate l'unique document de référence Pour sa part, le président du Haut Conseil d'Etat libyen, Khaled Al Mechri estime que 'accord de Skhirate demeure l'unique document auquel on peut se référer pour la résolution de la crise libyenne. Il s'agit d'un document constitutionnel puisqu'il fait partie de la déclaration constitutionnelle en Libye, a relevé M. Al Mechri dans une déclaration à la presse à l'issue de ses entretiens avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger Nasser Bourita, soulignant que la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu considère que l'accord politique constitue une référence. Il a par ailleurs affirmé que sa visite, la quatrième du genre, au Maroc vient confirmer le rôle positif joué par le Royaume sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et sa position visant à parvenir à un consensus pour résoudre la crise libyenne. M. Al Machri a, à cet égard, rappelé que les importants efforts déployés par le Maroc ont permis d'aboutir à des accords à Bouznika entre le haut conseil d'Etat et la Chambre des représentants sur les postes de souveraineté. L'action doit être désormais concentrée sur l'examen des moyens pour mettre en oeuvre les accords de Bouznika en vue de permettre de retrouver l'équilibre économique et financier de l'Etat et parvenir à des solutions définitives en Libye, a poursuivi M. Al Machri. Il a aussi insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre l'article 15 de l'accord politique et de réfléchir à l'organisation des élections. «Nous commençons à s'engager, avec l'aide des frères marocains, sur la bonne voie pour parvenir à l'achèvement de la période de transition», a-t-il encore dit, réitérant ses remerciements et sa gratitude au Maroc, Roi, gouvernement et peuple, pour les efforts qu'il mène pour rassembler les Libyens.