La reprise du dialogue inter-libyen initiée par le Maroc afin de rapprocher les libyens et parvenir à un règlement politique de la crise dans ce pays, a été largement saluée par la communauté internationale, souligne l'agence de presse russe Sputnik. L'Organisation des Nations Unies a loué le «rôle constructif» du Royaume qui a «contribué depuis le début de la crise libyenne aux efforts visant à parvenir à une résolution pacifique du conflit en Libye», écrit l'agence Sputnik dans un long article consacré au rôle et aux efforts du Maroc dans le dialogue inter-libyen tenu à Bouznika. Dans le même sens, l'Union européenne (UE) s'est dite «reconnaissante au Maroc pour son rôle actif auprès des deux parties» dans la résolution du conflit libyen, ajoute la même source. Du côté africain, la Communauté des États sahélo-sahariens (CEN-SAD) a mis en exergue «les impulsions salutaires et les encouragements au dialogue constructif» de SM le Roi Mohammed VI. La CEN-SAD a également mis en avant ‘'l'implication personnelle et institutionnelle» du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, «dans la recherche d'une solution négociée à la crise libyenne qui impacte fortement les autres pays membres de la CEN-SAD». Pour sa part, l'Union africaine a souligné «les efforts du Maroc en réunissant les représentants du Parlement et du Haut Conseil d'État libyen en vue de relancer le processus d'une solution politique à la crise libyenne». À cette liste déjà longue s'est ajoutée l'organisation de la Ligue arabe qui a loué «les efforts déployés par le Maroc pour faire avancer le dialogue politique entre les parties libyennes», ajoute l'agence Sputnik. De nombreux pays dont la France, l'Espagne, l'Italie, la Belgique ainsi que l'Égypte et la Jordanie ou encore la Turquie ont eux aussi applaudi les efforts et l'engagement de la diplomatie marocaine dans ce dossier. Sans surprise, l'Algérie ne figure pas dans la liste des laudateurs, fait observer l'agence de presse. La question libyenne joue un rôle important pour l'Algérie qui connaît actuellement une éclipse diplomatique et politique, a indiqué Kader Abderrahim, directeur de recherches à l'Institut de prospective et de sécurité en Europe (IPSE), cité par l'agence de presse. "La démarche diplomatique marocaine est louable", a-t-il souligné, affirmant que «comme pour le processus de Skhirat en 2015, celui lancé à Bouznika permet de favoriser un dialogue direct. Il donne ainsi aux acteurs libyens la possibilité de trouver les moyens d'une sortie de crise et de mettre fin à la guerre civile», explique-t-il. L'agence rappelle que les sessions de dialogue inter-libyen de Bouznika constituent la première rencontre entre les belligérants libyens depuis leur annonce d'un cessez-le-feu le 21 août dernier, ajoutant que les délégations du Haut Conseil d'Etat libyen et du parlement de Tobrouk se sont retrouvées face à face autour de la table de négociations au Maroc. L'agence s'est arrêtée sur les propos de M. Bourita en ouverture du dialogue inter-libyen, affirmant que l'initiative du Royaume n'est animée que «par les seuls désir et ambition impartiaux de servir la Libye et de se tenir aux côtés du peuple libyen et le soutenir». L'objectif est, avant tout, de «maintenir le cessez-le-feu et d'ouvrir des négociations entre les protagonistes libyens pour mettre fin aux conflits», a ajouté M. Bourita, cité par l'agence, notant que «le Maroc ne dispose ni d'agenda, ni d'initiative ou de voie et il n'a jamais accepté de choisir entre les Libyens. Au contraire, il considère toujours que les Libyens sont des frères et qu'ils assument la responsabilité et placent les intérêts libyens en priorité». Ces concertations ont donné lieu à «un accord global sur les critères et les mécanismes transparents et objectifs pour occuper les postes de souveraineté, ont affirmé les deux délégations au terme de leurs réunions dans le cadre du dialogue libyen, ajoute la même source. Abdessalam Al-Safraoui, qui préside la délégation du Haut Conseil d'État, avait fait savoir que «le dialogue s'était concentré sur les nominations à faire à la tête des institutions régaliennes». L'accord global annoncé jeudi est un premier pas dans ce sens et Bouznika devient ainsi une étape importante dans le processus de réconciliation libyenne, assure l'agence de presse. Les deux parties ont promis de se retrouver durant la dernière semaine du mois de septembre pour parachever leur entente, laquelle a été mûrement préparée. L'agence rappelle que le dialogue libyen s'est tenu quelques semaines après la visite au Maroc du président du Haut Conseil d'État libyen, Khaled Al Mechri et du président du Parlement libyen, Aguila Saleh et de Stéphanie Williams, cheffe de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul).