“Nous sommes fermement convaincus que la solution doit obligatoirement être libyenne et que l'appropriation du processus politique en Libye doit aussi être libyenne”, a indiqué, lundi à Rabat, le président du Haut conseil d'Etat libyen, M. Khaled Al Mechri. S'exprimant lors d'un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, M. Nasser Bourita, au terme de leurs entretiens, M. Al Mechri a souligné que les initiatives pour une solution en Libye doivent émaner des Libyens, notant qu'il a présenté, il y a environ un an, une initiative dans ce sens qui nécessite toutefois des amendements. De même, il a affirmé que le président de la Chambre des représentants libyenne, M. Aguila Saleh a présenté une initiative, estimant que “par principe, la proposition d'initiatives politiques est un point positif qu'il faut encourager et que toute initiative comporte des aspects positifs et négatifs”. M. Al Mechri a également fait part de sa conviction quant au fait que les initiatives qui proviennent de la Libye sont celles susceptibles de constituer une base à partir de laquelle il est possible de développer un accord politique, soulignant l'importance d'interagir de manière positive avec les initiatives politiques libyennes, tout en essayant de les combiner en vue de parvenir à un cadre”. Dans ce sens, a ajouté le responsable libyen, les concertations se poursuivent en Libye, essentiellement avec les institutions souveraines et la Chambre des Représentants, notant qu'une partie du problème en Libye consiste dans les postes régaliens, “raison pour laquelle nous nous attelons à trouver des mécanismes opérationnels pour apporter des changements à ces postes”. “Nous croyons que la période transitoire en Libye doit prendre fin au plus vite pour que nous puissions nous diriger vers des élections législatives et parlementaires conformément à une base constitutionnelle qui fera l'objet d'un accord”. Il a appelé, à ce propos, à la réunion de la chambre des Représentants de manière adéquate, afin que les mécanismes de travail soient corrects, précis et clairs pour mettre un terme à cette étape. M. Al Mechri a aussi souligné qu'il existe un consensus sur l'existence de complications dans le paysage libyen qu'il est nécessaire de résoudre, affirmant que d'un point de vue politique, ces complications ont entraîné, entre autres, des crises militaires. Par ailleurs, il a fait savoir qu'agir en dehors de l'accord politique était la cause de toutes ces problématiques, “ce qui exige de nous tous de nous arrêter sur les points sensibles de cet accord politique”. Parmi les éléments qui interpellent dans ce cadre est “la taille du Conseil présidentiel composé du président, de six représentants, de trois ministres d'Etat”, a révélé le responsable, notant que “la taille de ce Conseil et l'absence d'un certain nombre de ses membres ont poussé le Haut Conseil et la Chambre des Représentants à réfléchir à des mécanismes pour développer et amender l'accord politique”. M. Al Merchri a insisté sur la nécessité de faire aboutir les décisions précédentes du Haut conseil d'Etat et de la Chambre des Représentants, considérant que “le processus politique est passé par des blocages qui nous ont poussé à penser à d'autres solutions”. Il a, en outre, salué les efforts que le Maroc continue de fournir et qui se poursuivent depuis l'accord de Skhirat, indiquant que le Royaume a abrité un ensemble de rencontres entre les parties libyennes, conduisant ainsi à la mise en place de l'accord politique, référentiel officiel valable aujourd'hui en Libye. “Le Maroc a veillé tout au long des périodes passées à n'intervenir dans les affaires libyennes que de manière positive”, a affirmé le président du Haut conseil d'Etat libyen, appelant toutes les parties libyennes à coopérer et à essayer de trouver des solutions. Il a également remercié Sa Majesté le Roi, le gouvernement et le peuple marocains pour leur chaleureux accueil et la préparation des conditions pour faire sortir les Libyens de leur crise. Il a réaffirmé que “le Maroc ne présente pas d'initiatives, mais œuvre à faciliter les possibilités de rencontre entre Libyens, afin de parvenir à des solutions. Un engagement qui fait défaut chez de nombreux Etats qui tentent de s'immiscer dans le dossier libyen et de trouver une solution, chose qui est catégoriquement rejetée”, confiant que le Maroc avait et continue d'exhorter les Libyens à se mettre d'accord. Le responsable libyen a en outre indiqué que son pays a beaucoup souffert des ingérences étrangères, insistant sur le fait que la force légitime est celle du gouvernement d'entente conformément à l'accord politique.