A la veille de l'achèvement du mandat de l'exécutif, le bilan de son apport global est à passer au crible. Sans avoir aucunement l'intention d'anathématiser son action de manière grincheuse, il importe d'emblée, de constater, non sans exacerbation, tout de même, le comportement conflictuel de ses principales composantes. Il a toujours semblé que le gouvernement était scindé en deux «clans» incohérents et disparates durant son investiture. La primature avait beau tenter de faire comme si rien n'était, cette disharmonie sautait aux yeux, à tel point que la convergence et l'efficience de ses actions en pâtissaient extrêmement. A aucun moment, on n'eut l'impression que les constituantes de la majorité faisaient preuve de concorde solidaire devant leurs devoirs institutionnels. Et ce n'est guère les exemples qui manquent dans ce sens ! Le tout dernier en date à cet égard, n'est autre que le projet de loi de l'usage légal du cannabis au vote duquel la désunion et l'éclatement de la charte de la majorité se font encore clairement ressentir. D'autre part, cette dissonance allait prendre des tournures gravissimes pendant la période pandémique, puisqu'on ne sait quasiment plus qui faisait quoi en termes de décisions, avec l'entrée en lice du comité sanitaire et économique, empiétant carrément sur les attributions de l'exécutif. De même, on se souviendra des mesures prises à la hâte, à des heures tardives de la nuit, appelant à leurs exécutions, quelques heures après et semant ainsi la discorde et le désarroi au sein des citoyens. On reprochera aussi à cette équipée hétéroclite, le manque de communication et d'information envers la population, au temps opportun, sans pour autant minimiser l'effort déployé pour tel ou tel secteur. Autrement dit, l'exécutif ne se soucie pas tellement de remplir la vie politique et sociétale par un débat public, à travers les divers supports médiatiques pour informer, rassurer et relever le degré de conscience et de confiance du peuple, toutes catégories sociales réunies. En fait, sur les cinq formations politiques formant l'équipe gouvernementale, on ne peut en compter que deux. Car en réalité, les trois «commandités» par la tête du pôle face au parti majoritaire, sont «quasi-soumis». Cette configuration malsaine ne saurait, malheureusement, assurer une cohésion édifiante, au sein d'un appareil exécutif d'aussi forte importance. Et quand cette machine vitale ne fonctionne pas comme il se doit, dans l'affinité et l'agencement, ce sont toutes les structures étatiques qui en subissent les conséquences. «La nature n'aime pas le vide!», dit-on en de pareilles circonstances. L'actuel gouvernement a donc brillé par son éclipse, sa déchéance et surtout sa désagrégation, se reléguant au plus bas de l'échelle des annales de cette entité constitutionnelle. Jamais, le Maroc n'a eu droit à une expérience aussi terne et morose que celle dont l'entame fut bloquée plus de six mois et l'évolution est truffée de tartufferie et achevée en queue de poisson ! Notre pays en voie de croissance engagée, ne méritait point un tel sort dû au dysfonctionnement de son système politique, fondé sans nul doute, sur l'atomisation, la soumission et la dénaturation du champ politique national.