Une fois n'est pas coutume, l'exécutif verse encore et toujours dans l'amalgame. Visiblement pris de vitesse et surtout de panique, à l'approche de la date butoir du confinement et de l'état d'urgence, il ne sait plus sur quel pied danser. Alors que tout le monde s'impatientait de voir sortir la «grande vérité» de la bouche du chef de gouvernement, mercredi à l'hémicycle, devant les représentants de la Nation, voilà que des tranches d'informations fuitaient, méli-mélo, avant même que les ministres ne rendent public leur communiqué respectif. Une autre illustration de disharmonie irascible qu'on n'a pas cessé de mettre à nu, au sein d'une entité copieusement disparate. A quoi servirait alors la «messe» de celui qu'on attendait et auquel on avait déjà «ébruité» les arcanes du grand œuvre ? Le suspense n'est plus de mise ! En cherchant à «scooper» pour des raisons probablement politiciennes, on ne fait que coiffer au poteau son guide «majoritaire», cloué au pilori, afin de lui ravir ce privilège. Le comble c'est que le «manitou» s'est payé le luxe de se confier à une chaîne qatarie avant de «cracher» le mot sur l'autel du perchoir. Extrême indélicatesse qui couvre de dérision sa «frêle silhouette» au sourire intarissable ! Le jeu «espiègle» de l'exécutif dont le gouvernail bat littéralement de l'aile, éclabousse les règles institutionnelles et, de ce fait, piétine sur les pouvoirs du législatif, censé être tenu informé, en premier lieu et concerté, en second lieu, sur les questions de telle ampleur. Une tartuferie qui ne fait alors que noircir l'image d'une nation de Droit et d'Institutions, à l'heure de la démocratie en pleine construction! A propos du parlement, l'apparition providentielle de la ministre du tourisme, du transport, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire, montait enfin au perchoir pour égrener quelques propos sur la crise qui assaille l'un des socles vitaux de l'économie nationale. «La Covid-19 a terriblement impacté le secteur, avec une culbute baissière de 45% des flux et presque autant des nuitées, alors que les recettes reculent de 15%», déplore la bonne femme ostensiblement «dépaysée», tel un poisson émergé de son eau, tout en axant sa feuille de route sur le tourisme interne et se consolant, par ailleurs, pour le personnel du secteur dont des indemnités couvraient presque les trois quarts. En revanche, son alter ego de l'Office National Marocain du Tourisme, parait avoir dépassé les «lamentations» pour passer au concret, en déclinant les premiers remèdes à la crise qui ronge le domaine, à travers une approche plutôt inclusive. Manifestement coulé au moule de la profession, il est en passe de modeler son plan de relance, en compagnie des Conseils Régionaux du Tourisme (CRT) des 12 régions du royaume, en mettant en œuvre une plateforme d'impulsion digitale de la machine consacrée aux visiteurs nationaux et dont l'office couvrait les frais. Cette attitude participative est de nature à faire de concert beaucoup de terrain dans l'oasis desséchée du secteur. D'autant plus que les CRT ne demandent plus que de la main tendue pour ce faire! Dans le même ordre d'idées, on appréciera aussi le relooke agissant de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM) dont le président a ipso facto, annoncé la couleur. Il ne tarda guère à prendre position à l'encontre du Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) par rapport aux décalages constatés au niveau du traitement des dossiers de report des échéances bancaires des entreprises impactées par la pandémie, comme il a été convenu aux délibérations du Comité de Veille Economique (CVE). Froissé par cette défaillance, le Raïss du vaisseau patronal s'est illico, «insurgé» pour remettre les pendules à l'heure. L'industriel de la minoterie qui vient de détenir les rênes, il y a en virons quatre mois, s'attelle également à décliner, il faut bien le reconnaître, un plan de redressement qui mettrait non seulement le corps entrepreneurial sur les rails de la reprise, mais aussi la situation générale du pays sur la voie conciliant de l'activité économique et l'équité sociale. Il y aurait, sans doute, le patronat d'une prise de conscience profonde d'avoir constamment présente dans l'esprit la nécessité impérieuse d'évoluer dans un climat de stabilité sociale. D'autant plus que l'épidémie qui s'abat sur la société et dont les répercussions sont préjudiciables, affecte aussi bien le tissu économique, mais asphyxie lourdement les franges précaires et pauvres qui se comptent par pas moins d'une dizaine de millions. Il est donc question de solidarité et communion comme se fut le cas auparavant et devrait l'être davantage dans les années qui viennent voire à perpétuité.