Youssef Amrani, ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud La noblesse du Parlement panafricain (PAP) repose sur sa capacité à faire de la voix africaine le moteur d'un Continent qui avance dans la sérénité, le dialogue et le partage, a affirmé vendredi l'ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, M. Youssef Amrani. Intervenant à la Conférence virtuelle des ambassadeurs du PAP, M. Amrani a indiqué que l'institution panafricaine ne doit souffrir d'aucun manquement ni négligence à l'endroit même des principes démocratiques qui fondent son identité première. Estimant que la Covid -19 a imposé un renouvellement de la démarche africaine, l'ambassadeur s'est proposé de partager une modeste réflexion sur les moyens pouvant être mis en œuvre pour amorcer le changement nécessaire en vue de renforcer le PAP. L'exigence pour M. Amrani est celle de se poser les véritables questions pour s'attaquer aux véritables enjeux. Il s'agit là, dit-il, d'«un exercice qui revisiterait la construction par le haut d'un échafaudage institutionnel technocratique qui est resté, selon toute vraisemblance, inadaptée». «Les modes opératoires flous, les ambitions diffuses et les actions timides ne sont pas pour retranscrire les exigences du moment», ajoute-t-il, arguant que la pandémie du Covid a montré que les institutions africaines ont besoin d'un bras opérant fort et décisif. Explicitant son propos, M. Amrani pense que le renforcement des instruments de l'Union Africaine est en toute conséquence un effort nécessaire qui devra se faire dans le sens des priorités et besoins clairement définis : Relancer les économies, lutter contre les inégalités et les disparités sociales et promouvoir des croissances inclusives, tout en bâtissant un avenir de prospérité, de paix et de sécurité pour le continent. «C'est cette même vision qui est portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une Afrique qui avance à pas déterminés sur la voie de son émergence», relève-t-il, ajoutant que c'est cette même ambition de cœur que le Maroc partage avec les pays frères et amis africains et c'est cette même démarche de responsabilité qui pourrait faire du PAP l'institution qu'elle a vocation à être, à savoir «le poumon d'une Afrique démocratique oxygénée par les peuples africains». Notant que le PAP ne pourra franchir le cap du législatif, comme prévu par le protocole de Malabo, qu'en démontrant le volontarisme politique qui sied et les modes opératoires qui s'imposent, le diplomate estime que transformer cette institution en lieu de pouvoir permettrait à l'Afrique de booster sa politique continentale. Il avance que plus que jamais, l'Afrique doit prendre en charge sa destinée à la faveur d'un engagement renouvelé qui place le développement humain au centre de ses priorités. «En toute lucidité et responsabilité, nous devons effectuer un travail en interne, en profondeur et par nos propres moyens pour revoir des réalités qui sont aujourd'hui dépassées», soutient l'ambassadeur pour qui le PAP a sans doute une contribution centrale à apporter dans l'émergence d'une Afrique qui transcende ses difficultés. Et d'ajouter que les attentes sont encore modérées, mais cela n'empêche pas d'engager dès à présent ce renouvellement institutionnel qui permettrait à l'institution d'apporter des réponses concrètes aux ambitions de la jeunesse africaine, aux exigences de la représentativité démocratique et aux perspectives des positionnements africains sur la scène internationale. La quatrième session ordinaire de la cinquième législature du Parlement panafricain se tient, du 21 mai au 04 juin, dans l'enceinte de l'institution à Midrand, en Afrique du Sud.