noblesse du Parlement panafricain (PAP) repose sur sa capacité à faire de la voix africaine le moteur d'un Continent qui avance dans la sérénité, le dialogue et le partage, a affirmé vendredi l'ambassadeur du Maroc en Afrique du Sud, M. Youssef Amrani. C'était lors de la quatrième session ordinaire de la cinquième législature du Parlement panafricain qui se tient, du 21 mai au 04 juin, dans l'enceinte de l'institution à Midrand, en Afrique du Sud. Dans son intervention, M. Amrani a indiqué que l'institution panafricaine ne doit souffrir d'aucun manquement ni négligence à l'endroit même des principes démocratiques qui fondent son identité première. Et de souligner que « Le parlement panafricain ne doit pas être un instrument au service d'ambitions particulières ».
Dans cette optique, le diplomate marocain a estimé que les parlementaires africains se doivent de se poser les véritables questions pour s'attaquer aux véritables enjeux, l'ambassadeur les a invités à une modeste réflexion, celle d'amorcer le changement nécessaire pour renforcer le PAP. Il s'agit là, a-t-dit, d'« un exercice qui revisiterait la construction par le haut d'un échafaudage institutionnel technocratique qui est resté, selon toute vraisemblance, inadaptée ». Selon lui, « Les modes opératoires flous, les ambitions diffuses et les actions timides ne sont pas pour retranscrire les exigences du moment ». Il relève dans ce sens que la pandémie du Covid a montré que les institutions africaines ont besoin d'un bras opérant fort et décisif. Explicitant son propos, M. Amrani pense que le renforcement des instruments de l'Union Africaine est en toute conséquence un effort nécessaire qui devra se faire dans le sens des priorités et besoins clairement définis : Relancer les économies, lutter contre les inégalités et les disparités sociales et promouvoir des croissances inclusives, tout en bâtissant un avenir de prospérité, de paix et de sécurité pour le continent. « C'est cette même vision qui est portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour une Afrique qui avance à pas déterminés sur la voie de son émergence», a-t-il fait remarquer, ajoutant que c'est cette même ambition de cœur que le Maroc partage avec les pays frères et amis africains et c'est cette même démarche de responsabilité qui pourrait faire du PAP l'institution qu'elle a vocation à être, à savoir «le poumon d'une Afrique démocratique oxygénée par les peuples africains». Il a noté, dans ce sens, que le PAP ne pourra franchir le cap du législatif, comme prévu par le protocole de Malabo, qu'en démontrant le volontarisme politique qui sied et les modes opératoires qui s'imposent, le diplomate estime que transformer cette institution en lieu de pouvoir permettrait à l'Afrique de booster sa politique continentale. Il estime que plus que jamais, l'Afrique doit prendre en charge sa destinée à la faveur d'un engagement renouvelé qui place le développement humain au centre de ses priorités. « En toute lucidité et responsabilité, nous devons effectuer un travail en interne, en profondeur et par nos propres moyens pour revoir des réalités qui sont aujourd'hui dépassées », soutient l'ambassadeur pour qui le PAP a sans doute une contribution centrale à apporter dans l'émergence d'une Afrique qui transcende ses difficultés. Et d'ajouter que les attentes sont encore modérées, mais cela n'empêche pas d'engager dès à présent ce renouvellement institutionnel qui permettrait à l'institution d'apporter des réponses concrètes aux ambitions de la jeunesse africaine, aux exigences de la représentativité démocratique et aux perspectives des positionnements africains sur la scène internationale.