La Fédération royale marocaine de football, à travers ses commissions de discipline, de fair-play... et d'éthique, n'hésite toujours pas à prendre des sanctions contre les auteurs des différentes violations dans les compétitions nationales et plus généralement tout manquement ou non-respect de la réglementation du football national. Ces derniers temps, nous assistons à une recrudescence inquiétante de ces dérogations dans notre championnat national dans ses différentes catégories. Malheureusement, deux de ces violations qui doivent être réprimées dans les termes de code disciplinaire de la FRMF, n'ont pas encore trouvé les jugements nécessaires. Ces dossiers toujours en suspens, concernent, d'une part, la falsification des documents de contrat d'un joueur africain par le président de son club de la Botola Pro D1 et l'autre porte sur l'agression de joueurs à l'issue d'un match du championnat amateur également en D1. Pire encore, ces dossiers ont un dénominateur commun pouvant aller jusqu'à des poursuites judiciaires, ici et ailleurs. Le dossier du championnat amateur nous est parvenu, la semaine dernière, de l'extrême sud du Maroc où des joueurs de l'Union Sidi Kacem ont été gravement agressés par certains de leurs homologues du Mouloudia Dakhla, club recevant. Selon les images de ce match de la 21e journée et dont les objectifs sont différents pour les deux protagonistes, l'équipe de Dakhla qui cherchait la victoire pour éviter la relégation et celle de l'USK qui voulait tout simplement jouer au foot tout en étant à l'aise au vu de son classement au milieu du tableau, l'agression a été tellement farouche. L'équipe de Dakhla qui a pourtant gagné le match a attendu le sifflet final de l'arbitre pour que certains de ses joueurs ainsi que d'autres intrus passent à tabac les joueurs et le staff des visiteurs. Ces comportements que l'on pense révolus restent malheureusement monnaie courante, notamment dans ce terrain du Mouloudia Dakhla. La situation de la fin du match contre l'USK était plus alarmante à tel point que le service d'ordre et les gens de la sureté nationale n'ont rien pu faire pour maîtriser la situation et sauver les joueurs kacemis sauvagement agressés. Ces derniers ont certainement porté plainte auprès des instances concernées et des poursuites judiciaires sont attendues contre les auteurs des troubles. En attendant, les dirigeants de l'USK ont également et vivement protesté auprès des responsables de la Ligue nationale du football amateur et de la Fédération mère. Selon le président de la Ligue Amateur, Jamal Snoussi, une enquête est ouverte dans cette affaire sur la base des rapports de l'arbitre et du délégué du match ainsi que d'autres parties afin de démêler les tenants et aboutissants de cette affaire, ses circonstances et tirer les mesures qui s'imposent. Cela pour mettre la main sur les criminels et les véritables responsables de ces événements regrettables, honteux... et émettre les décisions adéquates. Pour le moment rien n'est encore signalé ni par la Ligue ni par la Fédération ni par les Commissions concernées dont celle de la Justice. On souhaite ainsi que les sanctions soient à la hauteur en allant en parallèle avec la gravité de la situation ayant entaché la fin dudit match du stade Dakhla, dans l'espoir de ne plus voir de telles scènes douloureuses dans n'importe quel stade au Maroc. Le seconde dossier à ne pas encore être jugé par notre fameuse fédération n'est autre que l'affaire des documents falsifiés et notamment la signature du joueur malien, Souleymane Sissiko, par le président de son ancien club, le Wydad Casablanca. Sissiko qui ne réclamait que les dus de son contrat le liant au WAC depuis plus de deux ans a tenté plusieurs essais auprès de la FRMF, mais en vain, avant de saisir le Tribunal arbitral du sport qui lui a rendu justice en condamnant le président du club des Rouges, Said Naciri, pour «falsification des documents et notamment la signature» de son ex-joueur malien. Et si la boite fédérale, à travers sa Commission centrale d'appel, avait auparavant émis un procès en faveur des Rouges jugeant que le club avait versé tous les salaires et primes à Sissoko et allant même jusqu'à refuser de remettre les documents complets au TAS, ce dernier a rendu son verdict sans mâcher ses mots en se basant sur les preuves de son expertise, concluant que la signature est scannée sur les documents fournis par le WAC et de ce fait, elle n'a rien à voir avec celle de Sissoko. Ce qui constitue un double revers aussi bien pour notre fameuse fédération que pour le patron du WAC qui porte également la double casquette de président de la Ligue nationale du football professionnel. Aussi, le joueur malien qui a eu gain de cause face au président du WAC condamné par le TAS et ordonné de lui verser une somme avoisinant 24 millions de centimes à titre de rémunération en plus d'un intérêt de 5% annuel à compter d'octobre 2017, ne compte pas s'arrêter là. Au contraire, il veut aller plus loin. Il pense saisir d'autres instances internationales dont celle de la Commission d'Ethique de la FIFA afin d'ouvrir une enquête, non seulement sur la falsification de sa signature et les documents des dus de son contrat mais aussi sur le mauvais comportement dont il a souffert. Le président Naciri en reste le principal accusé à un moment où Sissiko ne dit que du bien sur les joueurs du WAC qu'il porte toujours dans son coeur. Voilà un président qui risque des poursuites judiciaires auprès de la FIFA. Ce qui serait une première grande tache noire pour le football marocain. Car, disons-le tout simplement, le sieur Naciri ne fait que salir l'image du football national bien qu'il représente un des grands clubs du Maroc aussi bien à l'échelon national qu'international que continental où les Rouges sont toujours en train de récolter les bons résultats vers un autre sacre en Ligue des Champions, cette saison. Qu'en pense la boite fédérale... ? Elle qui est appelée à réagir le plus vite possible, à faire le nettoyage nécessaire en rendant des verdicts dans le bon sens et avant qu'il ne soit trop tard...