Le tribunal arbitral du sport n'a pas mâché ses mots quand il a donné son verdict à propos d'une affaire de litige entre un club marocain de football et son joueur africain. Remontant à une durée de pas moins de 2 ans, cette histoire concerne bien le président du Wydad de Casablanca et de la Ligue nationale du football professionnel, Said Naciri, qui est en train d'égrener les revers d'une affaire à l'autre. Devenu un client fidèle du TAS, Said Naiciri, venait de perdre un autre dossier portant sur le conflit l'ayant opposé au joueur malien du WAC, Souleymane Sissoko. Ce dernier a finalement eu gain de cause en saisissant le TAS qui lui a rendu justice en condamnant le président du WAC pour «falsification des documents et notamment la signature» de son ex-joueur malien. Ainsi, le verdit est tombé dans cette affaire à un moment où, aussi bien le dirigeant concerné qui continue de faire la sourde oreille, que la Fédération royale marocaine de football qui avait auparavant émis un jugement en faveur du club des Rouges allant même jusqu'à refuser de remettre les documents complets à l'instance internationale concernée. Ce qui constitue un revers pour la FRMF car le TAS a annulé la décision rendue en septembre 2018, par la Commission centrale d'appel de la boite fédérale jugeant que le WAC avait versé tous les salaires et primes à Sissoko. L'instance fédérale a donné raison au président du WAC à travers les documents présentés «portant la signature et l'empreinte de Sissoko attestant avoir reçu tout ce que lui devait le club des Rouges. Ce que le joueur malien a catégoriquement contesté en réclamant la vérification de l'authenticité des documents fournis par son ancien club. Mais en vain pour décider enfin de porter l'affaire devant le TAS. Ayant duré plus de deux ans, ce feuilleton de «la falsification de signature mais aussi d'autres choses plus graves mentionnées par le joueur malien» a connu enfin son épilogue au terme de la première semaine du mois courant. En s'appuyant sur les constats de son experte, concluant que la signature présente et scannée sur les documents fournis par le WAC n'était pas celle de Sissoko, le TAS a pris une première sanction infligée au club des Rouges qui devrait verser à son ancien joueur malien une somme avoisinant 24 millions de centimes à titre de rémunération en plus d'un intérêt de 5% annuel à compter d'octobre 2017. Aussi, l'instance du TAS ordonne également au club casablancais dont les finances sont déjà lourdes et salées par d'autres affaires perdues, de payer à Sissoko une rémunération de 5 000 francs suisses, pour couvrir ses frais de défense encourus dans cette procédure. Et ce n'est pas encore fini pour le club des Rouges condamné à verser plus de 2 milliards de centimes dans différentes affaires perdues au sein de l'instance installée à Lausanne contres certains de leurs joueurs africains dont le Libérien, William Jebor, pour cause d'annulation de son contrat délibérément ou encore certains entraineurs dont Houcine Ammouta et le Français René Girard pour ne citer que ceux là qui réclament de lourdes compensations en raison de la rupture de leur contrat qu'ils ont jugé abusive. Ammouta qui reste le seul coach marocain ayant remporté la Ligue des Champions d'Afrique en compagnie du WAC en 2017, avait dans un premier temps porté son affaire devant la commission des litiges auprès de la FRMF avant de saisir le TAS qui lui a tout simplement donné raison tout en rejetant l'appel du WAC. Les exemples sont donc nombreux pour le WAC impliqué dans plusieurs affaires par son président qui reste le premier responsable puisqu'il fait tout dans son club et est ainsi seul maître à bord. Et rien que pour ce récent couperet du TAS, le président du WAC pourrait être poursuivi par la FIFA en vue d'une enquête judiciaire pour falsification de documents mais aussi des choses portant atteinte à l'éthique du football en particulier et du sport en général. Car, le joueur malien Sissoko ne compte pas s'arrêter ici. Le verdict du TAS qu'il a remporté ne signifie pas la fin des mauvaises nouvelles pour le WAC et son patron. Le joueur malien compte aller jusqu'au bout pour saisir plusieurs instances internationales, dont notamment la Commission Ethique de la FIFA en vue d'ouvrir une enquête, non seulement sur la falsification de documents dont il a été victime mais aussi sur le mauvais comportement dont il a souffert tout au long de son séjour au sein du club du WAC. Voilà une affaire au parfum de scandale et qui porte atteinte, non seulement au WAC qui reste un des grands clubs vitrines au Maroc voire en Afrique, mais aussi du football national en général. Car, l'homme en question porte pourtant une double casquette de gouvernance : président du WAC et de la Ligue nationale du football professionnel entachée par plusieurs scandales, notamment d'arbitrage et de programmation... C'est tout à fait normal puisque le patron Naciri n'a guère le charisme d'un simple dirigeant au sein même d'un petit club... Ce qui n'honore en rien l'image du football marocain connu par son respect et sa droiture à l'échelon international, au sein des premières instances dirigeantes en Afrique dans le Comité dirigeant de la CAF et aujourd'hui avec sa présence effective en sa qualité de membre à part entière au Comité exécutif de la FIFA. Mais face à cette affaire des plus graves, la responsabilité de la FRMF est malheureusement engagée avec le silence de la boite fédérale qui a pratiquement arbitré tous les litiges en faveur du WAC avant que ses décisions ne soient cassées ensuite par le TAS. Que les choses soient claires et respectées comme d'ailleurs celles du Code d'Ethique de la FIFA dans lequel, il est rappelé aux acteurs à son respect. Et si le patron du WAC et de la LNFP préfère la politique de la fuite en avant, le président de la FRMF, lui, doit sortir de son silence puisqu'il est le premier responsable du football marocain et est ainsi appelé à prendre les décisions adéquates. Cela pour rendre à César ce qui lui appartient. Mais aussi pour que notre football puisse rectifier le tir, soigner son image, rester intact et sauver sa crédibilité à l'échelon international...