Par Rachid Lebchir Le Raja de Casablanca s'est retrouvé en compétitions africaines interclubs et de la plus belle manière. Rescapé en Coupe de la CAF, il s'est bien racheté après une élimination précoce et sévère en Ligue des Champions, élimination déméritée et dont la responsabilité incombe au staff arbitral algérien qui a autorisé le déroulement du match face à une modeste équipe sénégalaise sur une pelouse entièrement impraticable du complexe Mohammed V pour cause des intempéries. Sur ladite pelouse qualifiée de piscine suite aux fortes chutes des pluies qu'a connues le Maroc avant et durant le match programmé en janvier dernier, on pouvait pratiquer n'importe quoi sauf un match de football. Pour le Raja, ce coup de tonnerre relève du passé maintenant qu'il a oublié son revers forcé en réalisant un parcours sans faute et des plus honorables en Coupe CAF. Cela s'est passé à la phase de groupes où le club des Verts a fait le plein en réalisant, mercredi dernier, dans le même fief du complexe casablancais, sa 6e victoire en autant de matches au terme de la 6è et dernière journée. En s'imposant face à la formation zambienne de Nkana sur le score de (2-0), les Verts rajaouis déjà qualifiés pour les quarts de finale, croiseront le fer avec les Sud-africains de d'Orlando Pirates (aller à l'extérieur 14 ou 15 mai, retour à domicile 21 ou 22 du même mois). En cas de qualification aux demi-finales, les Rajaouis vont rencontrer le vainqueur du match entre le Pyramids égyptien et le club nigérian d'Enyimba. En attendant, on va s'arrêter à un exploit inédit et un nouveau record que le Raja vient de réaliser dans les annales de cette compétition africaine. Tout d'abord, il s'est qualifié après avoir fait le plein en remportant les 6 matches au programme de la phase de poules pour dominer, haut la tête, son groupe avec 18 points, tout inscrivant 13 réalisations et sans aucun but encaissé. Ce qui est une première dans toute l'histoire africaine. Le mérite revient à tout le groupe des Verts, joueurs et dirigeants, mais aussi le staff technique dont notamment l'entraineur partant, Jamal Sellami, qui a été contraint de quitter le navire après avoir déjà assuré la qualification avec 4 victoires successives. Sellami qui a jeté l'éponge suite au pressing des Hayahas et autres énergumènes qui demandaient sa tête malgré ses performances mais suite à une première et simple défaite en Botola lors du derby face au WAC, a préféré s'éclipser sans rien demander. Cela pour ne pas déstabiliser l'équipe et pour le bien du Raja qu'il a pourtant laissé en 2e place de la Botola et qu'il a mené pendant des journées alors qu'il venait de conduire, la saison écoulée, les Verts vers le titre qu'ils cherchaient depuis pas moins de 7 années. Sellami n'est pas parti comme ça, les mains vides. Au contraire, il a laissé derrière lui un héritage d'une grande importance pour le Raja. Il s'agit d'une armada de jeunes joueurs dont Abdelilah Madkour, Mohamed Zrida, Oussama Soukhal, Zakaria Al Habti, Riad Idbouiguigen... et d'autres qui ont été lancés dans le bain pour la première fois. Pour être logique, réaliste, et pour donner à chacun ce qu'il a de droit, ces jeunes espoirs sur lesquels le Raja peut largement compter dans l'avenir ont été dénichés par l'ancien coach partant de la boite, Fathi Jamal, qui a misé sur eux en leur faisant des contrats professionnels en 2018. Jamal Sellami est venu juste après pour faire le nécessaire en les engageant dans des rencontres officielles en compagnie d'autres pièces maîtresses de l'équipe dont Metoualli, El Hafidi, Malango, Ngoma, Benhalib... le gardien Anas Ziniti et tant d'autres dont la star Sofiane Rahimi. Ce sont ces joueurs qui restent les artisans de la qualification sous la houlette de Jamal Sellami avant l'atterrissage du coach tunisien, Lassaad Chabbi, qui a tout simplement trouvé une équipe prête pour continuer l'aventure africaine et nationale. Seulement, Lassaad Chabbi a réussi le déclic psychologique de l'équipe en profitant de l'occasion pour constituer deux bonnes équipes. Une première formation pour la Botola où le Raja s'est ressaisi avec 2 victoires en autant de matches, ce qui lui a permis de se replacer en tête du classement. Une seconde équipe pour la compétition africaine où le Raja a également réussi les 2 dernières victoires de la phase de poules confirmant ainsi la qualification déjà mise dans la poche avec ces mêmes joueurs de Sellami. D'autre part, cette qualification historique n'est qu'une belle récompense pour le Raja qui méritait mieux puisque les Verts ont bien leur place en Ligue des Champions qu'ils ont remportée à 3 reprises (1989, 1997 et 1999) restant ainsi en tête des clubs marocains ayant inscrit leur nom après le WAC avec 2 titres (1992 et 2017), et l'AS FAR (un titre en 1985). Et puis, en Coupe de la CAF, il détient plusieurs records contribuant ainsi à une belle histoire du Maroc qui reste leader en cette compétition. Le Raja, seul club ayant remporté ce titre à double reprise, en 2018 après 2003, devance le KACM vainqueur en 1996, l'AS FAR en 2005, le FUS en 2010 et le MAS en 2011 alors que le WAC avait remporté en 2002 la défunte Coupe des Coupes de la CAF. Le Raja et avant son double sacre, avait également réalisé d'autres records en marquant le plus de buts de la compétition avec 34 réalisations. Benhalib étant le meilleur buteur avec 12 concrétisations...De plus, le Raja détient aussi le record des victoires à l'extérieur : 5 tout au long de son parcours avant cette saison. Ce qui renforce cette performance au nombre de 8 victoires à l'extérieur si on compte les récents succès en phase de poules de cette saison. En Super-coupe d'Afrique, le Raja reste également le premier club marocain avec 2 titres, en 2018 après 2000 face au WAC avec un seul titre en 2017. C'est tout dire pour le Raja qui est aujourd'hui à la recherche de son 3e sacre en Coupe de la CAF et qu'il a tous les atouts pour y arriver. Au coach tunisien Chabbi de confirmer et concrétiser le travail mis en place par le cadre national, Jamal Sellami. En cas du sacre final, ici et ailleurs, les deux coaches auront le mérite d'être félicités en compagnie des joueurs ayant l'honneur de porter les couleurs d'un grand club comme le Raja sous la direction de dirigeants, compétents et professionnels... Alors, bonne chance les Verts...