Saoudi El Amalki Quelle mouche a bien pu piquer les élus de la commune territoriale d'Agadir ? Un beau matin, le président signe une lettre fixant une date butoir, adressée à deux associations à vocation sociale dont celle appelée terre des hommes «Ard Al Atfal», leur signifiant d'évacuer les locaux. Cette bâtisse héritée d'une structure associative suisse, était, il y a plus de deux décennies, servait de refuge bienfaisant dont s'était chargée une flopée de bénévoles acquise à la cause des petits enfants en situation de précarité. La mission des ressortissants helvétiques fut donc relayée avec brio par des volontaires qui continuent à dessiner le sourire sur le visage des centaines de mômes, à la recherche de l'affection et de la dévotion. Il fait bien dire que la tâche leur a été facilitée par la disponibilité des conseillers communaux qui ont toujours su se porter réactifs à leurs doléances.De même, le présent conseil communal de la ville s'enorgueillit de se rendre dans ces lieux, en compagnie des délégations qui viennent d'outre mer, lors des visites de courtoisie et de prospection au centre en question. Il est bien clair que cet espace de haute portée humaniste, destiné aux enfants, constituait une réelle fierté aussi bien pour les résidents que les visiteurs. Il va sans dire également que les militantes et les militants, de par leur persévérance et leur abnégation envers cette besogne noble, forcent l'estime et l'admiration de toute la communauté locale, notamment la société civile. Jusqu'au moment où la missive communale tomba comme une douche froide dans le camp des adeptes de la bonne cause. Inutile de dire que cet acte drastique émanant du conseil de la commune a dû, ipso facto engendrer une vague de réprobation et de solidarité. Il est bien vrai que les motifs de cet ordre de «vider» le local, avancés par la commune sont liés au package projet prometteur de développement urbain de la ville d'Agadir, plus précisément à la réalisation projetée sur les espaces avoisinant la fameuse « coupole ».Un projet d'envergure que nul ne saurait contrarier ni contester, vu son apport bienveillant sur l'ensemble de la capitale du Souss. Cependant, il n'est pas non plus convenable de sacrifier tout un contingent de plus de 300 bénéficiaires des services judicieux du travail social auquel s'attelle avec amour et adoration, un parterre de bonne volonté. Il est alors du devoir du conseil communal, en tant qu'instance protectrice des droits et des intérêts suprêmes de la ville, ainsi que les autorités administratives, de se pencher sérieusement sur cette problématique, en trouvant un espace idéal et commode afin que cette activité poursuive sa mission, en parfait consentement avec les encadrants et en hommage à l'association suisse qui avait auparavant créé cette noble action.