L'association Ard Al Atfal (Terre des enfants) est l'une des ONG qui fait ses preuves à Agadir. Par son dynamisme, son abnégation et son savoir-faire, elle s'entoure de beaucoup de sympathie et d'estime. Ard Al Atfal est née en Décembre 1999 : elle réunit des personnes bénévoles marocaines et européennes, femmes, épouses, mères de famille qui partagent la même cause : donner à chacun une meilleure chance d'intégration et d'avenir. A la détresse des femmes et des enfants démunis, Ard Al Atfal s'est fixée comme objectifs : Lutter contre l'abandon et la déperdition scolaire, l'exploitation des petites filles employées comme bonnes ainsi que l'exclusion de la femme dans la société. Objectif simple à dire mais difficile à y parvenir, Ard Al Atfal consacre des actions appuyées pour la réussite de sa mission, et ce, par le biais de quatre programmes : 1) Programme « Appui Scolaire » aux enfants issus de milieux défavorisés et ne pouvant pas poursuivre leurs études sans obstacles. Ce programme leur permet de terminer leur cycle d'école primaire, voire même de commencer le cycle secondaire afin d'améliorer leurs chances d'intégration sociale et professionnelle. Résultats : Depuis la création de l'association, 666 enfants ont bénéficié du programme et leur réussite dépasse 90 %. 2) Programme de «lutte contre le travail des petites bonnes» par la protection des petites filles au risque de quitter l'école dans la région d'Agadir. Résultats : Depuis le démarrage du projet, 153 filles ont bénéficié de l'encadrement et de la prise en charge. 3) Programme «d'Alphabétisation» en faveur des femmes qui n'ont pas eu la chance d'aller à l'école afin d'avoir une facilité d'intégration et d'adaptation à la société. Résultats : Ard Al Atfal – Terre des Enfants a alphabétisé 489 femmes au sein de ce programme. 4) Programme de «formation professionnelle» au profit de femmes et de jeunes filles issues des milieux défavorisés via des ateliers de couture, broderie ou encore de cuisine. Ces femmes, grâce à cette formation, pourront bénéficier d'un savoir-faire afin de trouver une voie professionnelle et parvenir à une autonomie économique. Résultats : Plus de 340 femmes et jeunes filles ont bénéficié de ces ateliers depuis leur création. L'exploitation des petites bonnes est un fléau qui se développe et se propage de plus en plus dans la société Marocaine. Mais encore, les dégâts causés ne se limitent plus ! Cette exploitation agit avant tout sur les sentiments des petites concernées, et laisse un écho négatif dans leur vie. Les conditions socio-économiques de certaines régions, appuyées par la pauvreté, poussent certaines familles à faire travailler leurs enfants, même en bas âge. Un marché informel de main d'œuvre de petites filles employées comme petites bonnes s'agrandit de jour en jour au détriment de ces enfants. C'est dans ce fléau qu'intervient Ard Al Atfal, en partenariat avec Terre des hommes, afin de pouvoir réintégrer ces fillettes au sein de leur famille et à convaincre celles-ci d'inscrire leur enfant à l'école publique. En février 2003, Ard Al Atfal a initié des ateliers d'alphabétisation pour les «petites bonnes», après avoir fait du porte à porte dans différents quartiers d'Agadir auprès de 300 familles. Peu à peu, plusieurs familles « employeuses» ont rapidement changé d'avis et ont refusé de laisser leurs «petites bonnes» bénéficier des cours d'alphabétisation. En 2008, en partenariat avec Terres des hommes, Ard Al Atfal – Terre des enfants a lancé le projet de «la réduction de l'exploitation des jeunes filles employées comme petites bonnes» dans la région rurale d'Agadir, et ce, via une campagne de sensibilisation des parents des jeunes filles employées comme «petites bonnes» sur l'intérêt de la scolarisation des petites filles, la protection des droits de l'enfant ainsi que sur le danger du travail de l'enfant. Ard Al Atfal veille à partager sa mission avec les associations locales partenaires en assurant des cours de formation (organisation, planification, méthodologie…), ainsi qu'une mise à niveau des encadrantes auxquelles Ard Al Atfal offre la possibilité de bénéficier d'un accompagnement. Ard al Atfal – Terre des Enfants définit régulièrement des objectifs à court, moyen et à long terme et consacre toute son énergie pour arriver au bout de ses attentes et de ses défis. Les perspectives d'avenir qu'Ard Al Atfal s'est fixées peuvent se résumer comme suit : - Extension du projet « Appui Scolaire » en partenariat avec la Délégation du ministère de l'Education et les associations locales afin d'atteindre un plus grand nombre d'enfants et d'améliorer la qualité de l'éducation dans les écoles ciblées par le projet ; - Poursuivre le projet de « Lutte contre le travail des petites bonnes » et ce, en sensibilisant le maximum de douars afin de pouvoir créer un réseau d'associations et réduire, ainsi, l'exploitation des jeunes filles ; - Poursuivre le programme d'alphabétisation et de formation professionnelle aux femmes et jeunes filles des milieux défavorisés pour améliorer leurs capacités d'intégration et favoriser une meilleure insertion sociale et professionnelle au sein de la société. L'exemple donc de Ard Al Atfal est à saluer très vivement car il s'insère parfaitement dans le processus multidimensionnel que mène notre nation, au niveau de toutes ses forces vives, aussi bien institutionnelles qu'associatives, afin que soient bannies l'exclusion, la privation et la précarité dans notre société émergeante. Samedi dernier et à l'occasion de la journée mondiale de la lutte contre le travail de la bonne, l'association Ard Al Atfal, en partenariat avec Terre des Hommes, a tenu une soirée émouvante à l'amphithéâtre de la chambre de commerce, d'industrie et de services d'Agadir, en présence du consul général de France à Agadir, Julien Perrier, de la responsable de la division de l'action sociale de la Wilaya, Saloua Benkirane et d'un parterre d'acteurs associatifs. Cette manifestation de haute portée symbolique comprenait des chants et de saynètes d'enfants et surtout une conférence autour du thème central «Au Maroc, nous sommes tous responsables de nos enfants. Non au travail des petites bonnes», animée par des intervenants dont les communications étaient aussi bien pertinentes que complémentaires. Hommage donc à Ard Al atfal pour cette initiative louable, initiée par des militantes persévérantes, notamment la présidente Marta Boniol, Amalia Pizem, Fakhita Nadim…