Le phénomène est récurrent. La hausse des prix de vente des produits alimentaires et de certains services comme le transport urbain devient alarmante à l'approche et pendant le mois sacré du Ramadan. L'enquête du haut commissariat au plan vient de révéler et de confirmer ce constat, loin cette fois-ci des effets de la pandémie de la Covid-19. L'évolution haussière des prix à la consommation pendant ce mois remonte à très loin et ce depuis plus de 61 ans. Néanmoins, si la productivité des travailleurs tourne au ralenti pendant le Ramadan et affiche une baisse de près de 23% du temps consacré au travail, le temps réservé aux courses ménagères augmente, notamment dans les villes et chez les femmes. Les principaux effets du mois sacré de Ramadan 1442 sur l'évolution des prix à la consommation et particulièrement ceux des produits alimentaires, ne sont plus à confirmer. C'est ce que révèle la dernière enquête réalisée par le HCP. Celle-ci annonce que les habitudes de consommation des ménages changent au cours du mois sacré. Ainsi, « la dépense de consommation par ménage s'apprécie de 16,3%, en moyenne, durant le mois sacré de Ramadan. Près de 82% de cette hausse est attribuable aux dépenses alimentaires ». « Les ménages dépensent, en moyenne, plus d'un tiers de plus en alimentation, soit 37% comparativement avec les autres mois de l'année ». Cette augmentation de la dépense alimentaire est généralisée sur toutes les couches, les catégories de la population et s'aggrave au fur et à mesure que l'on avance dans l'échelle du niveau de vie. Ainsi la variation à la hausse varie de 22,5% à plus de 40% entre les deux classes sociales extrêmes. Les produits qui contribuent le plus à cette dépense supplémentaire sont la hausse des prix de vente des fruits qui arrive en tête avec +163%, les viandes (+35%), les céréales (+35%), quant au lait et ses dérivés, la hausse s'élève à +47%. L'évolution s'avère au ralentie pour les dépenses en produits non alimentaires qui augmentent, quant à elles, de 4,6% : par la hausse de 20% des dépenses de « transport et communication » et de +3,7% des dépenses de l'« habitat et énergie ». Seule, la dépense d'habillement baisse de 13%, en moyenne, durant ce mois sacré, notamment en milieu rural soit -17,3%. Le changement des habitudes des ménages, notamment en matière de consommation alimentaire, constitue le principal facteur de transmission de l'impact du mois sacré sur la hausse des prix à la consommation. Cet effet est enclenché deux semaines avant l'arrivée du mois de Ramadan 1442. L'augmentation conjoncturelle des prix à la consommation des produits alimentaires est estimée à 0,6% pour l'ensemble du mois sacré. Toutefois, la flambée devient plus accentuée à partir de la deuxième quinzaine du Ramadan : affiche une hausse plus accentuée des prix à la consommation alimentaire par rapport à la première (0,8%, au lieu de 0,4% respectivement). Les produits les plus touchés sont les poissons frais, les œufs et les agrumes. Les prix des poissons et des fruits de mer subissent, ainsi, une hausse d'environ 5,6% et 5,8%, respectivement, au cours de la première et de la seconde quinzaine du Ramadan. L'impact de la venue du mois sacré sur les œufs et les agrumes augmente de +2,5% et +2,3%, respectivement, pour tout le mois de Ramadan. Les prix des fruits frais s'apprécient, pour leur part, de 1,9%. En revanche, les effets du mois sacré sur les prix de la viande rouge, de la volaille et des légumes hors tomate sont peu significatifs conclut le hcp