La France, lancée par ses arrières N'Guessan, Mem et Lagarde, s'est qualifiée pour les quarts de finale du Mondial de handball en éliminant le Portugal, responsable de sa chute précoce à l'Euro 2020, 32-23 dimanche dans la banlieue du Caire. Une revanche acquise sans trembler, un billet validé pour le tableau final, et un parcours parfait sur le plan comptable avec 6 victoires en autant de rencontres: les Bleus, mis sur orbite par ses deux arrières N'Guessan (5 buts en première période) et Dika Mem (4) en feu à 9 m, ont eu tout bon dans la salle des sports Hassan-Moustafa. Ils affronteront mercredi le perdant du match entre l'Espagne, championne d'Europe, et la Hongrie lundi. « L'essentiel est à venir et dans trois jours, il faudra être au rendez-vous face à un très gros adversaire », a prévenu le sélectionneur Guillaume Gille. En terminant premier de son groupe, outre la confiance d'une équipe invaincue, la France a aussi gagné le droit de ne pas croiser la route du Danemark, champion en titre, avant la finale. Elle donne aussi l'impression de monter en puissance après avoir peiné pour dominer la Suisse (25-24), l'Algérie (29-26) et l'Islande (28-26) auparavant. Le Portugal, son bourreau à l'Euro soldé par l'éviction de Didier Dinart, remplacé par Gille, n'a presque pas eu son mot à dire dans un match dominé de bout en bout par des Bleus conquérants. Ces derniers ont retrouvé un arrière gauche en pleine forme en la personne de N'Guessan, blessé aux adducteurs lors du premier match face à la Norvège et qui a signé un retour fracassant. Ses 2 buts d'entrée, associés à ceux de son vis-à-vis gaucher Dika Mem, ont lancé les Bleus (5-3) qui n'ont plus jamais été rattrapés. « C'est excellent pour notre groupe de pouvoir compter sur un Tim qui est à la fois remis de son pépin physique et dans cette forme-là », a apprécié Gille. Le retour de N'Guessan aurait pu fragiliser son binôme et concurrent Romain Lagarde, pas forcément dans son assiette sur les matches précédents. Mais l'ex-Nantais a parfaitement pris le relais en signant un 3/4 en première période. Les deux seuls points d'interrogation de la soirée concernent Mahé, irrésistible depuis le début du Mondial mais vite remplacé par Remili puis Melvyn Richardson après un pénalty raté et 2 balles perdues, et le gardien Vincent Gérard, dont l'impact a été limité en début de match (9 arrêts au total). « Il n'y a pas de souci particulier » vis-à-vis de Mahé, a expliqué Gille. « On a juste fait d'autres choix dans les rotations. » Les Bleus ont bien connu un petit trou d'air, paradoxalement, lors d'une supériorité numérique (12-10) et le demi-centre Miguel Martins (6 buts) a permis aux Lusitaniens de se rapprocher (13-12). Mais avec l'adresse retrouvée du capitaine Michaël Guigou (3 buts en première période), les Bleus avaient la situation bien en main à la pause (16-12). N'ayant plus rien à perdre, le Portugal s'est mis à attaquer à 7 sans gardien, un outil qui a fait sa réputation ces dernières années, mais même avec Luka Karabatic exclu, Fabio Magalhaes puis Rui Silva ont buté sur le poteau. Et Nedim Remili, installé en meneur, a écarté la menace (18-14). L'affaire était entendue, et les Portugais ont alors baissé les bras, laissant l'ailier Hugo Descat se régaler sur les montées rapides. Le Montpelliérain a fait gonfler le score (27-17) en même temps qu'il a soigné ses statistiques (8 buts). Et l'appétit vient en mangeant, à écouter l'ancien Cristolien qui, interrogé sur une éventuelle préférence entre la Hongrie et l'Espagne, a évoqué sa préférence pour « la médaille d'or ». « Le fait de faire ce match maintenant contre le Portugal, ça nous a vraiment fait du bien et ça ne présage que du bon pour la suite », a savouré le nouveau venu dans le groupe. Avec cette confiance grandissante, les Bleus s'annoncent très durs à arrêter.