Le nombre de chômeurs est passé de 1.114.000 à 1.482.000 personnes entre le 3ème trimestre 2019 et celui de 2020, soit une hausse de 33%, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Cette hausse est le résultat d'une augmentation de 276.000 chômeurs en milieu urbain et de 92.000 en milieu rural, précise le HCP dans une note d'information sur l'évolution des indicateurs du marché de travail au T3-2020. Près de 8 chômeurs sur 10 (79,5%) résident en milieu urbain, 71,2% sont de sexe masculin, 71,9% sont âgés de 15 à 34 ans et 31,4% sont détenteurs d'un diplôme supérieur, relève la même source. Concernant la part des chômeurs ayant déjà exercé un emploi avant de se retrouver en situation de chômage, elle a atteint 60%, en augmentation de 15,3 points par rapport au même trimestre 2019, fait savoir le HCP, ajoutant que parmi les chômeurs ayant déjà travaillé, sept sur dix relèvent du milieu urbain (72,9%) et près de huit sur dix sont des hommes (77,4%). La note fait également ressortir que près de six sur dix chômeurs ayant déjà travaillé ont un diplôme (60,3%), 43,5% détiennent un diplôme de niveau moyen et 16,8% de niveau supérieur. D'autre part, 83,8% de ces chômeurs étaient salariés, 12,5% indépendants, 53,5% travaillaient dans le secteur des services, 20,7% dans BTP et 15,7% dans l'industrie, y compris l'artisanat, et 9,4% dans l'agriculture, sylviculture et pêche. Les deux tiers d'entre eux exerçaient leurs métiers en tant que manœuvres non agricoles, manutentionnaires ou travailleurs de petits métiers (32,7%), 25,3% en tant qu'artisans ou ouvriers qualifiés des métiers artisanaux et 17,7% en tant qu'employés, relève la même source, Pour ce qui est des causes du chômage de cette catégorie, la part des personnes en chômage dû au licenciement ou à l'arrêt de l'activité de l'établissement est de l'ordre de 69,6%, ajoute le HCP. Le nombre moyen d'heures travaillées par semaine en baisse à 40H Le nombre moyen d'heures travaillées par semaine est passé de 45 à 40 heures au 3ème trimestre de 2020, ce qui représente une baisse de 10% par rapport à la même période un an auparavant, ajoute le HCP. Ce nombre a nettement reculé dans le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) de 46 à 39 heures, dans l'industrie (y compris l'artisanat) de 48 à 43 heures et dans les services de 48 à 43 heures, précise le HCP. S'agissant du nombre total d'heures travaillées par semaine, il s'est établi à 409 millions heures au 3ème trimestre de cette année, en recul de 14,6% des heures de travail. Cette baisse correspond à 1,46 million emplois à temps plein. Le volume d'heures travaillées par semaine est ainsi passé de 293 millions à 254 millions heures en milieu urbain (-13,3%) et de 186 millions à 155 millions heures en milieu rural (-16,6%). La baisse relative des heures travaillées par semaine a été plus élevée parmi les femmes (-25,1% à 60 millions heures) que parmi les hommes (-12,5% à 349 millions heures). Cette baisse a touché également tous les secteurs, 36 millions heures dans les services (-15%), 17 millions dans l'agriculture, forêt et pêche (-13,2%), 9 millions dans l'industrie y compris l'artisanat (-14,6%), et 8 millions dans les BTP (-15,9%). Le nombre d'heures travaillées par semaine a diminué pour tous les groupes d'âge durant la période, mais la baisse relative la plus forte a été observée parmi les jeunes de 15 à 24 ans (-27%). Cette baisse est de l'ordre de 16,8% pour les 25-34 ans, 13,9% pour les 35-44 ans et de 10,1% pour les 45 ans ou plus. Faible protection du marché de travail Le marché de travail reste caractérisé par la faible protection, seul un quart des actifs occupés (25,6%) ayant bénéficié d'une couverture médicale liée à l'emploi, selon le HCP. Cette proportion est de 36,9% dans les villes et 9,5% à la campagne, précise le HCP. Cette note fait également ressortir que la part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s'améliore avec le niveau de diplôme. Elle passe de 12,1% parmi les personnes n'ayant aucun diplôme à 74,2% parmi les détenteurs d'un diplôme supérieur. Selon les secteurs, les actifs occupés exerçant dans l' »industrie y compris l'artisanat » enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé (44,5%), suivis de ceux relevant du secteur des services (37,1%), du bâtiment et travaux publics -BTP- (12%) et de l'agriculture, forêt et pêche (5,6%), indique la même source. En outre, le HCP relève que près de la moitié (46,5%) des salariés bénéficient d'une couverture médicale assurée par leurs employeurs (53,5% en milieu urbain contre 27,2% en rural et 60% parmi les femmes contre 43,4% chez les hommes). Par ailleurs, un peu plus de la moitié des salariés (55,1%) ne disposent d'aucun contrat formalisant leur relation avec l'employeur, alors que 25,6% disposent d'un contrat à durée indéterminée, 11,8% d'un contrat à durée déterminée et 6,2% d'un contrat verbal. La part des salariés ne disposant d'aucun contrat s'élève à 40,5% parmi les femmes et à 58,4% parmi les hommes. Ces deux parts étaient respectivement de 41,3% et de 58,7% au troisième trimestre de 2019. Les jeunes salariés âgés de 15 à 29 ans et les personnes n'ayant aucun diplôme sont les plus touchés par le travail sans contrat avec respectivement 63,4% et 72,8%. Un actif occupé sur 10 (10,2%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 13,1% en milieu rural et 8,1% en milieu urbain. Ces parts étaient respectivement de 9,7%, 12,1% et de 7,9% au troisième trimestre de 2019.