Suite à un ciel de moins en moins généraux et une crise sanitaire ravageuse, l'évolution des indicateurs du marché de travail a été négativement impactée, notamment, avec l'exacerbation de la baisse structurelle du taux d'activité, la chute du taux d'emploi et le renversement de la tendance baissière du taux de chômage et cela particulièrement parmi les jeunes, les femmes et les diplômés. Dans une note d'information sur l'évolution des indicateurs du marché de travail au T3-2020, le Haut-Commissariat au Plan (HCP), a indiqué que le marché de travail au Maroc reste caractérisé par la faible protection au terme du troisième trimestre, seul un quart des actifs occupés (25,6%) ayant bénéficié d'une couverture médicale liée à l'emploi. Cette proportion est de 36,9% dans les villes et 9,5% à la campagne, précise la même source.
Cette note fait également ressortir que la part des actifs occupés affiliés à un régime de couverture médicale s'améliore avec le niveau de diplôme. Elle passe de 12,1% parmi les personnes n'ayant aucun diplôme à 74,2% parmi les détenteurs d'un diplôme supérieur.
Selon les secteurs, les actifs occupés exerçant dans l'"industrie y compris l'artisanat" enregistrent le taux de couverture médicale le plus élevé (44,5%), suivis de ceux relevant du secteur des services (37,1%), du bâtiment et travaux publics -BTP- (12%) et de l'agriculture, forêt et pêche (5,6%), indique la même source. En outre, le HCP relève que près de la moitié (46,5%) des salariés bénéficient d'une couverture médicale assurée par leurs employeurs (53,5% en milieu urbain contre 27,2% en rural et 60% parmi les femmes contre 43,4% chez les hommes). Le sous-emploi bat son plein Par ailleurs, un peu plus de la moitié des salariés (55,1%) ne disposent d'aucun contrat formalisant leur relation avec l'employeur, alors que 25,6% disposent d'un contrat à durée indéterminée, 11,8% d'un contrat à durée déterminée et 6,2% d'un contrat verbal. La part des salariés ne disposant d'aucun contrat s'élève à 40,5% parmi les femmes et à 58,4% parmi les hommes. Ces deux parts étaient respectivement de 41,3% et de 58,7% au troisième trimestre de 2019.
Les jeunes salariés âgés de 15 à 29 ans et les personnes n'ayant aucun diplôme sont les plus touchés par le travail sans contrat avec respectivement 63,4% et 72,8%. Un actif occupé sur 10 (10,2%) exerce un emploi de type occasionnel ou saisonnier, 13,1% en milieu rural et 8,1% en milieu urbain. Ces parts étaient respectivement de 9,7%, 12,1% et de 7,9% au troisième trimestre de 2019. En outre, le HCP indique la population active occupée en situation de sous-emploi liée au nombre d'heures travaillées est passée, entre le troisième trimestre de 2019 et celui de 2020, de 380.000 à 687.000 personnes au niveau national. Le taux correspondant est ainsi passé de 3,5% à 6,8%. La population active occupée en situation de sous-emploi lié à l'insuffisance du revenu ou à l'inadéquation entre la formation et l'emploi exercé, est passée, durant la même période, de 589.000 à 495.000 personnes au niveau national, avec un taux passant de 5,5% à 4,9%, précise-t-on de même source. En somme le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté durant la période, de 969.000 personnes à 1.182.000, de 481.000 à 627.000 dans les villes et de 488.000 à 556.000 à la campagne. Le taux de sous-emploi est ainsi passé de 9,1% à 11,6%, au niveau national, de 7,8% à 10,5% en milieu urbain et de 10,8% à 13,3% en milieu rural. Sans surprise, les catégories de la population qui ont connu les plus grandes hausses du taux de sous-emploi sont les jeunes âgées de 15 à 24 ans (+ 3,9 points), les personnes ayant un diplômé moyen (+3,3 points) et les personnes n'ayant aucun diplôme (+2,6 points).