Trois questions à Farid Mezouar, directeur exécutif de flm.ma Quel a été le comportement du MASI en septembre? En toute logique, le MASI a perdu près de -2,4% au mois de septembre, portant sa baisse annuelle à environ -18%. En effet, la masse bénéficiaire semestrielle s'est écroulée alors que BAM a révisé à la baisse, le PIB prévisionnel avec un contexte économique très difficile ainsi qu'une récession supérieure à -6% en 2020. De plus, l'incertitude pèse sur les prévisions de 2021, en absence de date pour l'ouverture complète des frontières et/ou pour le déconfinement complet des grandes villes comme Casablanca. Quid du cru des résultats semestriels? Comme attendu, les bénéfices semestriels ont craqué de près de -44% selon nos calculs, sous le poids de la baisse des revenus des sociétés non financières et de l'impact des dons de plusieurs sociétés au Fonds Covid. Aussi, les sociétés financières qui ont gardé une évolution favorable des revenus, ont subi l'effet négatif de la montée du risque et de la contre-performance du marché boursier. Néanmoins, globalement, les sociétés cotées ont bien géré leur financement durant cette crise avec plusieurs levées obligataires par placements privés ainsi que l'absence de signes tangibles d'alerte, du moins selon les bilans au 30 juin. Faut-il se résigner à une mauvaise performance boursière? Dans cet océan d'incertitudes, plusieurs sociétés cotées offrent un oasis de prospérité relative. Il s'agit notamment de sociétés présentes dans les secteurs résilients (agro-alimentaire, valeurs technologiques, grande distribution, télécoms, santé). Il en est de même pour les matériaux de construction et les banques, vu leur importance dans le dispositif de relance économique ainsi que leurs bilans solides. Par ailleurs, les investisseurs ne doivent pas omettre la baisse des taux qui a atteint 75 points de base pour le taux directeur et environ 50 points de base sur le taux des Bons de Trésor, au niveau de plusieurs maturités. Aussi, le gouvernement finira bien par finaliser le plan de relance de 120 milliards de DH, notamment au niveau du Budget 2021 où une enveloppe de 10 milliards de DH a déjà été annoncée. Enfin, l'épargne forcée de la classe moyenne supérieure et aisée, peut être orientée vers le marché actions, vu l'exiguïté des autres opportunités.