Trois questions à Farid Mezouar, directeur exécutif de flm.ma Quel a été le fait marquant de la semaine? Il est clair que le Conseil de Bank Al Maghrib (BAM) a créé l'évènement en décidant, après la baisse de 25 points de base en mars dernier, de procéder à une deuxième réduction du taux directeur de 50 points de base, le ramenant à 1,5%. Il a aussi décidé de libérer intégralement le compte de réserve au profit des banques, contre 2% précédemment. Toutefois, la Banque centrale a aussi livré ses prévisions économiques qui sont assez alarmantes avec la contraction prévue du PIB de -5,2%, le recul des exportations de -15,8%, la chute de -60% des recettes de voyage ainsi que la baisse de -25% des transferts des MRE et l'envolée de l'endettement du Trésor qui devrait augmenter de 65,0% du PIB en 2019 à 75,3% en 2020. Quelle a été la réaction de la Bourse? Le MASI a retenu la moitié pleine du verre avec une hausse de 2,7% depuis l'annonce de la banque centrale, en minimisant l'impact des prévisions économiques et en se focalisant sur la baisse des taux. Pourtant, BAM a écarté toute politique «Helicopter money» avec un financement direct des agents économiques. En effet, les investisseurs semblent retenir l'hypothèse d'une baisse significative de la courbe des taux. Une telle baisse est censée orienter plusieurs investisseurs sur le marché des actions au détriment du compartiment obligataire. Faut-il s'attendre à une poursuite de la hausse du MASI? Il est difficile de se prononcer car d'un côté, nous ne pouvons pas minimiser l'impact de la baisse des taux directeurs et de la libéralisation intégrale du compte de réserve, malgré le contexte atypique de la Covid-19. Toutefois, pour 2020, la contraction du PIB va certainement s'auto-corréler avec la masse bénéficiaire. De même, une reprise économique en V en 2021, demeure liée à plusieurs paramètres comme la date du déconfinement complet et le bilan réel de la crise ainsi que l'évolution de la demande externe et les mesures du budget rectificatif.