Quelle analyse faites-vous des résultats annuels de 2019? Selon nos calculs, la masse bénéficiaire ajustée (provisions d'IAM et de Managem) a augmenté de près de 2%. Par ailleurs, en excluant les résultats de Maroc Telecom et de Managem, la progression de Managem est même de près de 5%. De plus, en dehors de l'impact de l'amende ANRT sur les comptes du Maroc Telecom, toutes les dix plus grandes capitalisations ont amélioré leurs bénéfices en 2019 malgré l'impact de la contribution de solidarité qui a grossi les impôts payés. En effet, les banques et les assurances ont bien performé, notamment grâce à la progression des revenus et à la baisse du coût du risque. De même, les cimentiers ont amélioré leurs marges à l'image d'autres industriels. In fine, les sociétés cotées ont interagi avec l'amélioration du PIB non agricole de 3,3%. Comment expliquer l'évolution du MASI? Tout d'abord, je me permets de rappeler que le marché boursier est souvent dans l'anticipation selon un horizon semestriel ou annuel sans parler des investisseurs long-termistes à la Warren Buffet. Dans ce cadre, la progression du MASI en 2019 de plus de 7%, a été justifiée à posteriori par la bonne tenue des bénéfices. Quant au timing des annonces, la baisse du MASI depuis le 24 mars a été de -7,6%, est davantage à mettre en lien avec plusieurs annonces de suppression des dividendes ou de report de la décision sur ce sujet. Aussi, la baisse actuelle annuelle de -22,8%, est logiquement liée à l'incertitude liée à la crise sanitaire et son pendant de confinement. Quelles sont les prévisions pour 2020? A priori, un scénario de levée de confinement en avril ou en mai, peut laisser suggérer que la correction actuelle du MASI, est suffisante surtout qu'il ne faut pas oublier la logique patrimoniale et la valeur intrinsèque des entreprises, indépendamment des chocs externes passagers. Néanmoins, pour avancer des prévisions précises, il est très difficile d'anticiper le déroulement d'un phénomène épidémiologique qui conditionne le confinement et donc le degré de dégâts économiques. D'ailleurs, à l'international, plusieurs grands groupes ont suspendu la publication des prévisions. *(Directeur exécutif de flm.ma)