42% des 768 internautes qui ont répondu au sondage en ligne de Flm ont affirmé que les résultats semestriels les incitent à investir en Bourse. Toutefois, 58% des interrogés sont plus sceptiques face à cette conclusion. Cette question a été volontairement retardée pour avoir le recul nécessaire et apprécier plus sereinement la réaction du marché et ses anticipations. En particulier, nous pouvons distinguer trois périodes en lien avec les résultats semestriels. La première est celle des anticipations et des premières annonces que nous pouvons fixer entre le 15 août et le 15 septembre. La deuxième est celle de la réaction à chaud entre le 15 septembre et le 30 septembre. Enfin, la dernière est celle de l'ajustement ou de l'analyse plus rationnelle, entre le 30 septembre et le 10 octobre. Ainsi, les anticipations étaient positives avec une nervosité/déception pendant les annonces, suivie d'une attitude plus mesurée et plus positive. À l'arrivée, le jugement global du marché est positif. Par les chiffres, entre le 15 août et le 15 septembre, le MASI a gagné 4%. Entre le 15 septembre et le 30 septembre, l'indice boursier a cédé 4,5% avant de regagner entre fin septembre et le 10 octobre, une performance de 2,3%. In fine, entre le 15 août et le 10 octobre, le MASI a réalisé une performance de 1,6%. C'est ainsi que les investisseurs et les sondés ont raison de bien apprécier ces résultats semestriels dans un contexte de hausse de 7,5% de la masse bénéficiaire 2017 S1. Aussi, le CA agrégé s'est amélioré de près de 5% avec une marge opérationnelle globale de plus de 23%. Cette hausse des bénéfices semestriels confirme la bonne tendance des résultats des sociétés cotées. En effet, la masse bénéficiaire 2016 a été en hausse de 4,6% après une progression de près de 2% des bénéfices 2015 confirmant l'inversion de la tendance des résultats après 4 ans de disette. Aussi, la tendance globale est positive avec la bonne tenue des bénéfices des banques (+7,7%) et des assurances (+18%) ainsi que le bon comportement de plusieurs grandes capitalisations comme Cosumar (+8,5%), Managem (+132% hors non courant) ou Total Maroc (+19,7%). Par ailleurs, les perspectives annuelles de 2017 sont plutôt positives vu la confirmation d'une bonne croissance économique. En effet, selon BAM, le rythme de progression de la valeur ajoutée des activités non agricoles, devrait passer de 2,2% en 2016 à 2,9% en 2017 puis à 3,5% en 2018. Au total, après un taux de 1,2% en 2016, la croissance globale devrait, selon les prévisions de Bank Al-Maghrib, s'accélérer à 4,3% en 2017. De plus, l'effet de base 2016 est positif avec notamment une perte de 115 MDH pour Cimar ainsi que les redressements fiscaux de Lydec et de Saham Assurance. Pour les plus sceptiques, les attentes étaient probablement trop gourmandes comme le montre l'exemple de Rismadont dont le cours a perdu près de 20% après l'annonce des résultats même si la non-récurrence du non courant de 2016 S1, était prévisible. Par contre, la déception au niveau de LafargeHolcim ou de Marsa Maroc a pu être légitime et a renforcé la défiance envers certaines grandes capitalisations. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Comment expliquer la correction pendant les semestriels ? Farid Mezouar : Le hasard fait bien les choses avec le prix Nobel accordé en 2017 à la finance comportementale. En effet, au Maroc, souvent les investisseurs sont allergiques aux pertes avec un raisonnement par valeur même si le gain global est positif. À titre d'exemple, si un investisseur a investi 100 dans une action A et gagné 100 en réinvestissant par la suite les 200 dans l'action B, il aura l'impression de réaliser une perte si ce dernier placement ne vaut plus que 170. Il en est de même pour la réaction émotionnelle sur des valeurs qui passent du vedettariat au purgatoire. Que faire en Bourse après ces semestriels ? Cette correction-stabilité est peut-être une fenêtre d'investissement dans le marché des actions pour ceux qui n'y étaient pas exposés. En effet, le tableau de bord est positif avec une croissance économique, une hausse des bénéfices, des taux d'intérêts bas en plus du flottement du dirham à terme. Toutefois, le stock-picking s'impose car certaines valeurs sont déjà dans une optique des «arbres qui grimpent au ciel».