41% des 694 internautes qui ont répondu au sondage en ligne de Flm ont précisé s'attendre à une performance boursière à deux chiffres en 2017. A contrario, 59% anticipent plutôt une performance neutre ou négative du MASI en 2017. Notons en préambule qu'il s'agit d'une performance de fin d'année pouvant être réalisée via une succession de tendances haussières et de prises de bénéfices ou de corrections. Ainsi, l'été a été positif pour le marché actions, la hausse du MASI ayant atteint 10,5% entre le 1er juin et le 13 septembre. Par la suite, l'indice a perdu un pourcentage de 2,7% entre le 13 et le 20 septembre, ce qui a ramené la performance annuelle à 6,8%. In fine, le MASI a globalement retrouvé le chemin du trend haussier 2016-2017 qui avait été chahuté par une prise de bénéfices de 13% entre le 10 janvier et le 14 avril 2017. Ainsi, ceux qui s'attendent à une performance annuelle 2017 à deux chiffres ont, a priori, plusieurs raisons qui appuient leurs pronostics. La première est le passage inéluctable du dirham au mode de change flexible. Surtout, pour une personne physique résidente, la seule protection contre une dépréciation potentielle du dirham est l'achat d'actifs réels comme l'immobilier ou les actions. De plus, nous savons désormais que ce basculement se fera certainement par surprise. Ainsi, il sera un peu tard de réagir après le jour j. En deuxième lieu, au niveau mondial, la tendance est au plébiscite quasi-général de l'Equity au niveau de toutes les zones géographiques ou catégories des marchés, comme le montre la performance 2017 de 28,69% du MSCI Emerging Markets ou de 21% du Frontier Markets. Ainsi, avec une hausse, au 19 septembre, de 11,07% du MSCI Morocco, la Bourse de Casablanca a du rattrapage à réaliser en relatif. Surtout, les résultats semestriels annoncés sont en hausse pour la quasi-totalité des valeurs qui ont communiqué leurs réalisations. La troisième raison est celle de cette nouvelle saisonnalité que nous sentons sur le marché boursier marocain car l'euphorie de 2016 avait justement débuté en été, dès la fin du mois de juin. En effet, entre fin juin 2016 et la fin de l'année, le MASI avait gagné 22,5%, ce qui avait porté la performance annuelle à 30,5% Le dernier point qui plaide pour une performance boursière à deux chiffres est celui des fondamentaux économiques qui sont plutôt positifs. En effet, selon le dernier conseil de BAM, la croissance économique devrait s'accélérer à 4,4% en 2017 contre 1,2% en 2016. Aussi, la reprise des activités non agricoles est attendue en 2018, assortie d'une croissance de 3,6%. Aussi, pour le crédit bancaire, sa progression passerait de 3,9% en 2016 à 4,5% au terme de 2017 et à 5% à fin 2018. Quant à ceux qui sont plutôt pessimistes par rapport à l'évolution du MASI en 2017, nous pouvons présumer de deux principales motivations. La première est celle de l'absence d'emballement de la part des investisseurs étrangers qui ne figurent qu'au quatrième rang avec une part comprise entre 10% et 15% du volume d'échange. Cette absence du radar des étrangers peut faire craindre à certains investisseurs une bulle purement domestique. La deuxième raison est celle de la peur du syndrome du pompier-pyromane. En effet, ceux qui n'ont pas vu et/ou profité de l'embellie boursière peuvent être tentés de noircir le tableau pour susciter une correction synonyme d'opportunités d'achats. Ceci est d'autant plus tentant que le phénomène de prises de bénéfices a été enclenché sur certaines valeurs dont les cours se sont significativement appréciés. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Pourquoi les investisseurs sont-ils tentés par la Bourse ? Farid Mezouar : Je pense tout d'abord aux niveaux bas des taux d'intérêts car un épargnant peut difficilement être emballé par un rendement prévisionnel de 2%, 3% voire 4% en prenant un risque de signature ou de maturité longue. Ensuite, si la conjoncture économique n'est pas euphorique, elle n'est pas catastrophique non plus car plusieurs pays signeraient des deux mains pour une croissance de 4%-5% voire de 1,2% en année de crise. Naturellement, plusieurs sociétés cotées sont attractives de par leur modèle économique et leurs ratios de valorisation. Comment faire revenir les investisseurs étrangers ? En l'absence de perspectives de retour à court terme à la catégorie des marchés émergents, la tâche est difficile mais pas impossible. En particulier, le marché boursier marocain peut vendre le statut panafricain de plusieurs sociétés comme Attijariwafa bank, BMCE ou IAM. De plus, au niveau global, le Maroc est sur le point d'accéder au marché de la CEDEAO et à ses 320 millions de consommateurs, sans parler de certains gros projets comme le gazoduc Maroc-Nigeria