Est-ce que c'est le coronavirus qui a fait dévisser le MASI? Sur un volume important de plus de 344 MDH, le MASI a craqué lors de la séance du vendredi dernier et chuté de -3,05%, cassant au passage sa résistance de 12.000 points et faisant passer la contre-performance hebdomadaire à -6,4%. Il s'agit aussi de la huitième séance consécutive de baisse qui a porté la correction annuelle à -5,73%. Comme la décision sur le dirham n'était pas connue lors de la séance, cette accélération de la correction est liée à l'épidémie du coronavirus qui va se traduire par des conséquences sévères au niveau de la croissance mondiale. Aussi, au niveau local, le tourisme et l'événementiel vont souffrir en direct en plus de l'impact attendu au niveau de la consommation. D'ailleurs, lors de l'annonce du premier cas au Maroc, le MASI a baissé de -1,87%. Qu'en est-il des conséquences au niveau mondial? L'ampleur des risques peut se mesurer par la décision de la FED de baisser ses taux en dehors du calendrier habituel des réunions monétaires. En effet, la dernière fois que la FED avait agi de la sorte, c'était au lendemain de la crise financière de 2008. D'ailleurs, l'OCDE, a déjà ramené sa prévision de croissance mondiale de 2,9% à 2,4%. Aussi, il a averti que si l'épidémie s'étend largement en Asie-Pacifique, en Europe et en Amérique du Nord, la croissance mondiale pourrait être divisée par deux. De même, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a indiqué que la croissance mondiale sera inférieure en 2020 à celle de 2019 à cause de l'impact de l'épidémie de nouveau coronavirus. Ainsi, cette croissance sera inférieure à 2,9%, soit au minimum 40 pbs de moins que les prévisions initiales. Est-ce que cette épidémie est la seule responsable de la correction du MASI? Probablement non car le premier catalyseur a été la sanction de Maroc Télécom par l'ANRT avec une lourde amende. Cette sanction à cassé la dynamique du mois de janvier où le MASI avait pris 3%. Plus précisément, le jour de l'annonce de cette sanction, le MASI avait chuté de -1,9%. Surtout, cette sanction a été suivie par l'annonce de l'enquête du Conseil de la Concurrence sur Total Maroc, mettant en lumière le risque réglementaire encouru par les grands groupes dans certains secteurs. Enfin, le nouveau pas de flexibilité du dirham peut autant encourager l'investissement dans les actifs réels que poser des questions sur le timing de l'annonce. *(Directeur exécutif de flm.ma)