Entre l'obligation de communiquer tout fait important par un émetteur et la multiplication des profits warning qui arrivent souvent en retard, les internautes sondés par Flm sont partagés sur l'utilité de ces profits warning. 52% des 1.217 internautes qui ont répondu au sondage online de Flm, on jugé que les profits warning sont utiles en Bourse. Cette réponse ne semble pas faire l'unanimité car 48% sont d'un avis contraire. En effet, la question est posée notamment par les profits warning lancés par Ciments du Maroc (Cimar) et Lydec lors de la dernière semaine de l'année boursière en 2016. En conséquence, le cours de Cimar a perdu 7,9% en une semaine contre 16,3% pour Lydec, ce qui a contribué mécaniquement et psychologiquement à la contre-performance hebdomadaire de 2,4% du Masi, en pleine période d'euphorie boursière. Aussi, le hasard du calendrier a voulu que ce sondage ait été concomitant à la publication des sanctions du gendarme du marché en 2015, notamment celles liées aux alertes sur les résultats. En effet, cette question nous semble pertinente car nous pouvons distinguer deux types de profits warning : celui lié à la survenance d'un incident externe comme un incendie ou une grève sauvage voire le départ d'un important client et celui matérialisé par une détérioration des bénéfices pouvant provenir de plusieurs éléments comme la hausse des prix d'achats, la dévalorisation des stocks ou la chute des volumes vendus. Dans le premier cas, nous pensons que le timing du lancement du profit warning, impose une communication quasi-immédiate avec une estimation même grossière des impacts. Dans le second cas de détérioration connue des bénéfices, le timing pose question surtout en l'absence de business plan communiqué au grand public ou d'objectifs de bénéfices annoncés aux actionnaires. Par ailleurs, au niveau de la circulaire de l'AMMC, en dehors des informations cadrées liées aux états de synthèse ou à la déclaration des franchissements de seuils de participations, la seule exigence de l'information diffusée auprès du public, est le fait qu'elle doit être exacte, précise, sincère et accessible de manière égale. Surtout, au niveau des profit warning, concernant l'information réglementée, les émetteurs sont tenus de publier dans un journal d'annonces légales, aussitôt qu'elles en ont pris connaissance, tout fait intervenant dans leur organisation, leur situation commerciale, technique ou financière et pouvant avoir une influence significative sur les cours en bourse de leurs titres ou une incidence sur le patrimoine des porteurs de titres. Toutefois, l'appréciation de cette influence est laissée à l'émetteur et sous sa responsabilité. Ainsi, ceux qui ne croient pas à l'utilité des profits warning, contestent certainement cette appréciation laissée au soin des émetteurs, ce qui peut créer une hétérogénéité entre les sociétés en fonction de l'appréciation de chaque manager. Ainsi, les uns peuvent juger une grève comme anodine quand d'autres négligent un contrôle fiscal. À l'opposé, certains peuvent réagir à la moindre baisse des résultats même en l'absence de pertes et/ou de business plan communiqué. De plus, même si le gendarme du marché suit ces alertes et prend des sanctions, celles-ci sont souvent sans communication publique en temps réel. Aussi, en valeur absolue, les sanctions financières sont inférieures à 200.000 DH. Par ailleurs, les détracteurs des profits warning peuvent aussi évoquer l'insuffisance d'éléments chiffrés lors des alertes avec l'estimation des nouveaux résultats consécutifs au profit warning ainsi que l'ajustement des prévisions relatives à l'exercice suivant. En particulier, une alerte brute sur les résultats peut créer une panique injustifiée sur le titre.