C'est finalement en apothéose que dimanche soir à Johannesburg, l'Espagne et les Pays-Bas vont disputer une finale surprise de la Coupe du monde 2010. Ceux qui avaient misé sur le football sud américain auront déchanté malgré la belle parade du Paraguay qui a fait mieux que l'Argentine et le Brésil avant d'être défait par la Hollande. L'Espagne et la Hollande se rencontreront pour la première fois dans une finale depuis leur match aux jeux Olympiques de 1920. Les deux nations ne se sont jamais affrontées dans un Euro ou une Coupe du monde. L'unique fois où elles se sont croisées en compétition a été lors des qualifications à l'Euro-1984. En 1983, l'Espagne l'avait emporté chez elle (1-0) et les Pays-Bas chez eux (2-1). Cette victoire de la Roja est d'ailleurs la dernière en date face aux Oranje. Les trois dernières confrontations ont tourné en leur faveur: deux victoires et un nul en matches amicaux. Sur les neuf dernières confrontations, le bilan est à l'équilibre: quatre victoires pour chaque équipe et un nul. La première opposition fut remportée par la Roja (3-1), en petite finale des JO de 1920 L'Espagne part favorite pour son jeu chatouillant et sa possession désespérante du ballon. Le tandem Pujol-Piquet fait moins de grincement dans la couverture du périmètre défensif et a montré face à l'Allemagne beaucoup d'engagements et de complicité. Alonso, en soupape de sécurité, pivote autour de deux bijoux : Iniesta et Xavi en têtes chercheuses de failles pour servir le buteur Villa. Prémonitoire, Joachim Löw., le coach allemand, a eu cette certitude : « Je crois que les Espagnols vont être champions du monde. Ils sont les meilleurs depuis trois ans. Dans le jeu, ils sont tellement bons ! Quel stratagème pour dépareiller le bel attelage de Del Bosque, l'ancien entraineur madrilène qui a obtenu deux coupes d'Europe avant d'être remercié inélégamment. Le jeu de l'Espagne est simple. Un mini Barça sur l'axe et le milieu (même Villa sera au Barça) pour obturer les ouvertures, monopoliser la balle et obliger l'adversaire à jouer sans tactique. Réussir l'expérience sur la Nationalmannschaft qui avait étrillé l'Angleterre et l'Argentine signifie simplement que les Pays-Pas doivent espérer que Paul le poulpe leur prédise meilleur sort que les pronostics et les bookmakers. Les pays-Bas : le sacre à portée de crampons Les Pays-Bas retrouvent la finale après 32 ans d'absence. Après leur victoire sur l'Uruguay, (3-2), les Oranje s'offrent une troisième finale de Coupe du monde après celles de 1974 et 1978. Le sélectionneur des Pays-Bas, Bert van Marwijk, a dispensé ses joueurs d'entraînement mercredi et jeudi, préférant leur accorder deux jours de repos total avant la finale du Mondial-2010 dimanche. Ceux qui donnent l'Espagne favorite sont peut être restés braquée sur le manque d'ascendant des Oranje face au Paraguay et oublient que l'équipe de Arjen Robben et Wesley Sneijder a magnifiquement désossé la belle cylindrée brésilienne. Ils oublient cette intelligence tactique des Néerlandais avec deux milieux de terrain défensifs pour conquérir le ballon. Un Robben des bois et un Sneijder, qui a marqué quatre buts sur de belles parades du réalisme tactique et un zest de génie en offensive. Dimanche, des enjeux sont énormes. Un neuvième champion du monde sera catalogué. Casillas peut battre le record d'invincibilité. Villa peut être le buteur. Howard Webb, l'arbitre anglais de la rencontre aura fort à faire pour redorer le blason d'un arbitrage peu satisfaisant en ce mondial. L'Europe attendra son champion après les déboires des ex : la France et l'Italie. Quant à l'Afrique, on a simplement rien vu … sauf passer les champions.