Le tourisme en quête de choc novateur Saoudi El Amalki Depuis déjà des lustres, le tourisme porte du plomb dans ses ailes. Au fil du temps, il ne fait que battre de l'aile. On a beau tenter de lui donner des ailes, force est de relever qu'on lui cisèle les ailes, chaque fois qu'il se décidait à en déployer pour voler à tire-d'aile. Et pourtant, ce n'était pas les larges ailes de l'aigle perçant qui manquaient afin de redorer le blason du secteur. Mais, on ne cesse jamais de leur rogner les ailes sous prétexte qu'ils ne battent plus que d'une aile. On les met à l'écart et ignore leurs idées de génie. Cependant, à la longue, le temps finit par leur donner raison. Ce constat est valable pour la destination touristique de la capitale du Souss. On se souviendra qu'elle fut bel et bien, la première station balnéaire du pays par le passé, grâce à ses ténors aguerris qui ont édifié les jalons de l'échafaudage du tourisme, tout particulièrement l'hôtellerie et l'agence de voyages. Pendant ce temps de somptuosité, Marrakech n'était pas encore là. Ce temps-là, toute la Scandinavie élisait domicile dans la cité de la mer et soleil pour la clémence d'hiver, l'azur infinie, l'eau de roche et la dune vermeille. Ce temps-là, toute l'aristocratie du métier détenait les rênes, autour de Feu Hassan II qui rêvait d'un Miami marocain sur les deux rives majestueuses de la Méditerranée et de l'Atlantique. Ce temps-là, émergeait un professionnel à part entière qui n'est autre que Saïd Scally, vieux routier du tourisme national, aux étincelles mirobolantes. Fondateur du CPTA ayant fusionné les Réceptifs et les Transporteurs Touristiques au sein de l'ARATTAS et fondateur de la Fédération Nationale des Transporteurs Touristiques, il s'érige en véritable virtuose du tourisme national. Tout au long d'une éloquente carrière, il fondait sa notoriété, aux côtés des sommités de sa trempe, au service du domaine en pleine éclosion. Agadir rayonnait alors par les dignitaires haut de gamme dont le renom franchissait les frontières pour atterrir sur les marchés huppés de l'époque. Auréolé de cette histoire glorieuse, Saïd Scally encensait d'éloges cette constellation d'opérateurs qui flamboyait au firmament du tourisme mondial. Il en faisait partie et insufflait la vista et la maestria d'immense connaisseur de la profession. Son passage à la tête du Conseil Régional du Tourisme d'Agadir, fut tonitruant par son empreinte tonnante qu'il y imprimait avec panache. On se souvient qu'il avait toute la témérité de pouvoir mettre dans le même avion la totalité des décideurs de la région pour prendre part ensemble aux Salons de tourisme de Londres WTM, de Berlin ITB ou encore de Moscou MITT, l'une des foires légendaires du vieux continent dont il était l'artisan de la prodigalité régionale et au sein duquel il fut gratifié en solennité devant l'illustre parterre moscovite et ses éminents convives du monde des voyages. Il fallait oser le faire, si l'on sait que, dans le temps, le Wali de la région et le Maire de la ville, en inimitié à couteaux tirés, ne se côtoyaient qu'à coups de bec! Lors de ce mandat modèle, Saïd Scally ne se lassait nullement de mettre tout son savoir faire au profit de la destination chatoyante. Il cumulait, sans coup férir, ses prouesses en termes d'aérien, de promotion, de flair, de découverte, de novation, de fédération des énergies... Un stratège qui conduisait la barque avec fougue et hardiesse mais aussi avec tact et délicatesse d'un chevronné visionnaire de haut calibre. Cependant, chemin faisant, certains « trouble-fêtes » se trouvaient en état de gêne devant ces performances qui crevaient l'écran. Ils s'acharnaient à faire front à cette germination qui embellissait une métropole de tourisme en gestation. Saïd Scally fut « détrôné » par les adeptes de la médiocratie et s'astreignait de quitter l'arche de Noé qui, par la suite, prenait l'eau de toutes parts. Dès lors, la décadence ne se faisait pas attendre, durant presque deux décennies. Seulement, le «condor» aux ailes delta plane toujours sur le secteur pour y prêcher ses quatre vérités, chaque fois qu'il est convié aux rencontres du CRT auquel il contribuait fortement à peaufiner les statuts et baliser les itinéraires à suivre. Aujourd'hui, il conte avec nostalgie le bon vieux temps et déplore les ratés en série dont il n'avait pas cessé de mettre en garde, dans les réunions de l'instance fédératrice. Cette même structure à laquelle il avait ancré le triptyque génial formé d'institutions, de professionnels, d'élus, au temps du fameux Groupement Régional d'Intérêt Touristique (GRIT), en compagnie d'Abdellatif Ghissassi, ancien ministre de l'économie et des finances (1977-1979). Saïd Scally est là, avec son «artillerie impétueuse» de l'industrie touristique dont le secteur local, régional voire national, aura grandement besoin. Il brille toujours par son franc-parler, ses propos limpides, ses idées novatrices..., ce que les mauvaises langues se paient le luxe d'appeler, sans nul scrupule : «grande gueule!». Lui, en revanche, entretenait d'excellents rapports de reconnaissance avec la majeure partie d'une dizaine de Gouverneurs et Walis, durant ce long parcours de construction. On est alors tenté de se demander quand ces gens-là, tant à l'échelon régional que central se rendraient à l'évidence et reconnaîtraient sa valeur. Le tourisme est surtout à la recherche de la compétence, du savoir et du courage. Peu de décideurs du domaine peuvent prétendre en avoir suffisamment!