Ouardirhi Abdelaziz En pleine pandémie de Covid-19, les Marocains se préparent à un ramadan inédit, chamboulé par l'épidémie qui va bouleverser nos habitudes durant ce mois sacré. Il s'agit de faire preuve de bon sens, de sagesse et de pondération, de respecter les consignes pour lutter et limiter la propagation du covid-19. Le prolongement du confinement décidé par les autorités jusqu'au lundi 20mai, a pour objectif la diminution de la propagation du virus. Cette décision intervient dans un contexte marqué par la montée en flèche des nouveaux cas de covid-19 enregistrés ces derniers jours, qui étaient de 259 nouveaux cas du 15 au 16 avril et de 245 cas récents du 16 au 17 avril. Il faut également ajouter 140 nouveaux cas d'infection au coronavirus (Covid-19) qui ont été enregistrés entre lundi à 18H00 et le mardi 21 avril à 10H00, portant à 3.186 le nombre total des cas de contamination, selon les derniers chiffres du ministère de la Santé.Il est vrai que cette situation n'est pas du au hasard , que ces chiffres assez alarmants témoignent du non-respect des consignes dictées par les autorités sanitaires pour prévenir la propagation de la maladie . Pour s'en rendre compte, il suffit de voir ce qui se passe au niveau de certains quartiers populaires à très forte densité démographique, où l'activité ne faiblit pas, où la population vit dans un monde à part, des marchands ambulants en nombre, des piétons côte à côte, de nombreuses femmes sans masques le plus souvent. Tout ce monde est comme subjugué, envouté, comme si le coronavirus n'existe pas. De telles situations caractérisées, résultent de l'ignorance, l'imprudence et le manque de civisme qui sont la cause de la flambée et de la montée en flèche des contaminations qui sont répertoriées et notifiées par le ministère de la santé. Qu'en sera t-il de tous ces agglomérats, de ces rassemblements et attroupements de citoyens en un même lieu particulièrement au mois de ramadan? Craindre le pire Il faut craindre le pire, c'est notamment le cas des contaminations collectives, puisque tout au long de ce mois de Ramadan, au niveau des quartiers, il y aura des rencontres familiales ou entre voisins, et certains procèderont aux prières en groupe. Ce qui fatalement risque d'entraîner de nouvelles contagions. Il ne fait aucun doute que cette situation va peser sur le moral de très nombreux citoyens, qui vont vivre un dilemme car le mois de Ramadan est pour la grande majorité synonyme de prières, de lecture des versés du saint coran dans les mosquées, de Tarawih. Mais avec le confinement, c'est un mois de Ramadan des plus particuliers auquel nous allons devoir nous habituer, car il y va de la santé de la vie de nos citoyens. Comme on le constate, la situation n'est pas aussi simple qu'en pourrait le croire. Chacun de nous vit à ne pas en douter des moments difficiles. Il y a un sentiment d'impuissance face a cette crise sanitaire, face au coronavirus, particulièrement à la veille du mois sacré de Ramadan, où les visites, rencontres et veillées en familles font partie de nos us et coutumes. Ne pas pouvoir rendre visite a ses parents âgés, surtout quand ils habitent loin dans une autre ville, ne pas pouvoir se déplacer à sa guise en ce mois de Ramadan, représente un réel déchirement sociétal. Trop tôt pour crier victoire D'un autre côté, vouloir un déconfinement en moment précis de Ramadan, serait lourd de conséquences, je dirais même fatal, sachant que je mesure bien mes mots, car n'oublions pas que nous avons a faire à un virus tueur dont on ne connaît pas grand chose, et qui est responsable de milliers de cas de malades hospitalisés et de centaines de morts . Tous nos citoyens doivent mesurer les enjeux auxquels notre pays fait face. Tout le monde doit être conscient que pour l'heure, l'urgence se situe dans le combat contre l'épidémie, pour préserver la santé de notre population et contenir la propagation du virus qui pour le moment semble suivre une courbe exponentielle, malgré quelques signes de recul, étayés par un nombre de décès en diminution et de guérisons. Selon les déclarations du directeur général de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus «Lever les restrictions trop rapidement pourrait entraîner une résurgence mortelle» de la pandémie.