On savait pertinemment que la crise de la pandémie aurait des incidences terribles sur l'économie nationale. Au fil des jours, on sentait souffrir et se plaindre les entreprises qui, du jour au lendemain, subissaient les affres de l'hécatombe. Il fallait bien prendre une décision, tout au début du fléau, celle de prioriser la préservation des citoyens, par des gestes barrières, à cet égard, en particulier d'interner le peuple marocain chez lui pour esquiver toute contamination. Cette mesure si drastique condamnait la vie active au confinement de crainte du côtoiement mutuel. Exceptées certaines activités vitales, tels les secteurs de la santé, et l'alimentation, le reste se verrouille jusqu'à nouvel ordre. Un choix posé qui sans doute, atténuait l'impact sur les vies humaines, quoique l'économie du royaume en pâtisse énormément. Sans être pessimiste, le déconfinement en aura encore pour des semaines sinon des mois. Pis encore, la rémission du secteur prendrait fort probablement davantage de temps. On citerait, à titre indicatif, l'état de la première station balnéaire du pays, depuis déjà un peu plus d'un mois. A l'instar de ses pairs, la destination de la capitale du Souss se fait asséner un coup dur. La quasi-totalité des hôtels, soit plus de 80 structures hôtelières, est à l'arrêt et, en conséquence, met dans l'inactivité, non moins de 10 000 employés dont 6000 permanents. En revanche, on comptera une vingtaine d'établissements qui continue à ouvrir avec seulement un flux de touristes piètre. Cruellement frappés par cet aléa mortuaire, les professionnels ne font que déplorer les dégâts à coups de massue, soit environs 200 millions de dirhams, en cette période de choc. En attendant le salut qui tarderait à venir, les hôteliers se joignent à l'élan de solidarité déclenché au sein de la société marocaine, à plus d'un titre. Plus de 530 chambres éparpillées à 7 hôtels, ont été cédées gracieusement aux staffs de la santé et les agents de l'autorité locale dont la nécessité du travail exigeait des lieux de repos, loin de leurs familles réciproques. Ce sont d'ailleurs un peu près de 7500 chambres dans environs 180 hôtels d'une quarantaine de villes du Maroc qui ont été mis à la disposition de ces guerriers blancs du front de bataille. Ceci étant, devrait-on demeurer les bras croisés, confinés, impuissants face à la catastrophe ? Tôt ou tard, le tourisme devrait reprendre, car le pays en fait son fer de lance et, de ce fait, y avait lourdement investi, vu son potentiel naturel, climatique et sécuritaire. La relance de ce secteur névralgique est inéluctable, en dépit de l'actuelle épidémie qui, à la longue, serait passagère. Les responsables du département sont amenés à s'activer pour repenser des issues à la reprise, puisque, vraisemblablement, le sort de notre pays n'est pas aussi tragique qu'ailleurs, notamment dans ceux de la Méditerranée. Loin d'avoir l'intention de tomber dans la méchanceté morale ni dans l'iniquité gratuite, l'Espagne, l'Italie et la France auront beaucoup de peine à se remettre de cette crise. Certes, on pourrait à coup sûr, faire appel, une fois n'est pas coutume, au tourisme interne pour sauver les meubles. Encore faut-il être sûr que les vacanciers seront enclins de faire le détour à leurs sites de prédilection, une fois que, espérons-le, la pandémie s'estompe. Il va donc falloir saisir de plein fouet, cette opportunité qui se présente à notre pays, seul «rescapé» probable du redressement précoce du tourisme bien avant la Côte d'Azur en Hexagone ou la Sicile et la Sardaigne à la Botte et l'Andalousie à la Péninsule…L'office du tourisme ferait mieux d'anticiper en cette conjoncture astreignante, pour négocier prématurément avec un certain nombre de Tours Opérators, avec les offres flexibles qu'il peut mettre sur la table de négociation sur d'autres marchés en disponibilité. Au moins, on pourrait déblayer le terrain et baliser les chemins avant la reprise en perspective. Une initiative qui, à priori, éviterait de mettre du plomb sur l'aile d'un tourisme national déjà en mauvaise posture!