A priori, le tourisme interner s'illustre en période estivale. Les familles marocaines prennent d'assauts nombre de structures hôtelières, notamment les résidences, les complexes trois et quatre étoiles. Profitant de ce flux, les directions des hôtels mettent à contribution des tarifs incitateurs. Une belle opportunité qui s'achève, de tradition, à la veille de la rentrée scolaire. Le tourisme interne vient, pour la plupart des hôteliers, sauver, tant bien que mal, une saison des vaches maigres pour un grand nombre d'hôtels qui vivent, durant des mois, des périodes de disette cruelle. On rappellera que la situation touristique traverse des phases des plus critiques, depuis que les touristes étrangers se font, de plus en plus, rares. Nul besoin de revenir sur les causes de cette boutade qui ne fait que perdurer. Certes des efforts ont été déployés dans ce sens, en particulier au niveau de la mise en avant des plans 2010 et 2020. Cependant, la crise est toujours là, même si certains hôtels maintiennent leur taux de remplissage, notamment ceux qui assurent leur liaison avec les Tours Opérators de renommée mondiale, tels Accor, Framissima, Ramada, TUI.... Excepté ceux-là qui, pour des raisons liés à leur dépendance conventionnelles, parviennent à tirer leur épingle du jeu, les autres endurent le calvaire de la crise. On se déplorera aussi la déficience de la station balnéaire de Taghazout qui devait être opérationnelle, il y a une dizaine d'années et qui devrait hisser le secteur, toutes filières confondues, tarde à montrer le bout du nez, bien qu'on promette monts et merveilles à cette réalisation. De toute évidence, la problématique de l'industrie touristique ne réside pas essentiellement dans le manque à gagner en matière de volume d'accueil, même si l'élargissement des structures d'hébergement s'avère primordial pour un produit aussi bien varié qu'attractif. On dira bien sans risque de se faire démentir que les couacs de la déficience touristique sont multiples, car l'hôtellerie n'est qu'un maillon parmi d'autres d'un bloc indissociable. En effet, partout dans le monde, le tourisme interne représente une partition considérable, à l'abri de toute velléité étrangère. On pourra citer, à cet égard, l'engouement que connait une ville satellite comme Paris qui reçoit, chaque année, plus de 60 millions de français, au côté des touristes étrangers. Chez nous, on ne pense jamais à concrétiser les intentions selon lesquelles l'Etat s'attellerait à mette sur pieds une politique de rehaussement du tourisme interne. On se contente, il est vrai, de lancer des opérations virtuelles, telles « kounouz biladi », sans jamais mettre en place des mécanismes tangibles pour pérenniser une stratégie performante, axée sur l'élargissement des structures hôtelières de masse à tarification préférentielle, sur la promotion et la divulgation de ce produit à grande échelle, sur la mise en fonction de support d'accompagnement et d'animation... La besogne n'est pas aussi simple qu'on peut imaginer et vaudrait bien la chandelle, au lieu de se lancer exclusivement dans l'édification des grands palaces dont profitent juteusement les TO, sous l'effet mortel de la formule du «tout compris». Un système qui, à la longue, ne fait que nuire tant à l'hôtellerie qu'aux multiples activités adjacentes. Le Maroc n'est ni les Caraïbes ou les Antilles où se plait de se couper du monde pour se relaxer, mais une destination intégrée dont dépend l'économie du pays et le bonheur de la population.