Le tourisme intérieur s'est encore illustré, en cette période estivale, dans la capitale du Souss. Quoiqu'amputée par la période du mois de ramadan, cette destination ravivait par un flux de visiteurs nationaux dont les flots grossissent, encore de plus belle, dans la dernière semaine d'aout. En fait, depuis plusieurs semaines, les familles marocaines prennent d'assauts nombre de structures hôtelières de la ville, notamment les résidences, les complexes trois et quatre étoiles. Profitant de ce déferlement sans précédents, les directions des hôtels mettent à contribution des tarifs incitateurs. Une belle opportunité qui s'achève, sans doute, dans quelques jours, à la veille de la rentrée scolaire imminente. Il faut dire que déjà les files de clients prennent forme devant les différentes librairies, y compris les estivants des autres villes du royaume qui se privent d'une journée de plage pour s'approvisionner de manuels scolaires. Le tourisme interne a donc sauvé une saison des vaches maigres pour un grand nombre d'hôtels qui ont vécu, durant des mois, des temps de disette atroce. On rappellera que la situation touristique traverse des phases des plus critiques, depuis que les touristes étrangers se font de plus en plus rares. Nul besoin de revenir sur les causes de cette boutade qui ne fait que perdurer. Certes des efforts ont été déployés dans ce sens, notamment en termes de relèvement de la capacité litière, puisque, en moins d'une année, on peut enregistrer une surplus de lits qui atteint les 2000 lits. Des hôtels d'envergure ont vu le jour dernièrement, en particulier Riu Tikida Palace, avec environ 880 lits, SOFITEL 2, avec plus de 600 lits, OMEGA (ancien Karam), avec plus de 400 lits et j'en passe. Cependant, la crise est toujours là, même si certains hôtels maintiennent leur taux de remplissage à plus de 70%. Excepté ceux-là qui, pour des raisons liés à leur relationnel avec les Tours Opérators, parviennent à tirer leur épingle du jeu, les autres endurent le calvaire de la crise. La station balnéaire de Taghazout qui devait être opérationnelle, il y a une dizaine d'années, tarde à montrer le bout du nez, bien qu'on promette monts et merveilles à cette réalisation. Apparemment, la problématique de l'industrie touristique ne réside pas essentiellement dans le manque à gagner en matière de volume capacitaire, même si l'élargissement des structures d'accueil s'avère primordial pour un produit aussi bien varié et attractif. On dira bien sans risque de se faire démentir que les couacs de la déficience touristique sont multiples, car l'hôtellerie n'est qu'un maillon parmi d'autres d'un bloc indissociable. En effet, partout dans le monde, le tourisme intérieur représente une partition considérable, à l'abri de toute velléité étrangère. On pourra citer, à cet égard, l'engouement que connait une ville satellite comme Paris qui reçoit, chaque année, des millions de français, au côté des touristes étrangers. Chez nous, on ne pense jamais à concrétiser les intentions selon lesquelles l'Etat s'attellerait à mette sur pieds une politique de rehaussement du tourisme interne. On se contente, il est vrai, de lancer des opérations virtuelles, telles «kounouz biladi», sans jamais mettre en place des mécanismes tangibles pour pérenniser une stratégie performante, axée sur l'élargissement des structures hôtelières de masse à tarification préférentielle, sur la promotion et la divulgation de ce produit à grande échelle, sur la mise en fonction de support d'accompagnement et d'animation...La besogne n'est pas aussi complexe qu'on peut l'iimaginer et vaudrait bien la chandelle, au lieu de se lancer exclusivement dans l'édification des grands palaces dont profitent juteusement les TO, sous l'effet mortel de la formule du «tout compris».