Le patrimoine de l'industrie du tourisme dans la capitale du Souss s'amenuise ou encore s'estompe, au fil des décennies. Nombre d'édifices hôteliers, érigés en 70 et 80, ont déjà rendu le tablier, d'autres sont moribonds, frappés par l'usure et le délabrement. A juste titre, la première station balnéaire du royaume devrait s'enorgueillir d'abriter des rescapés de la joaillerie patrimoniale dont le secteur est émotionnellement comblé de flatterie. Impérial et renchéri, l'hôtel Anezi, juché sur un mirador idyllique, peut se targuer d'être dépositaire de l'hérédité du tourisme régional, jadis chatoyant, à tout rompre. Cet héritage exquis dont l'hôtel Anezi se glorifie à souhait, fait aujourd'hui la fierté de toute une région. Cette bâtisse altière qui surplombe la baie d'Agadir et dont le dixième étage offre une vie panoramique de rêve, témoigne d'un passé touristique resplendissant. Au temps de feu Najme Abaakil qui naquit dans les confins des hauteurs du patelin chevaleresque d'Anezi, la notion du tourisme était plutôt synonyme de civisme et de patriotisme. Sa dévouée progéniture, Tarek Abaakil, héritait de ces valeurs vertueuses qui brillaient de mille feux, jusqu'à nos jours, au grand bonheur de la postériorité. Dès lors, à l'aube de la recrudescence du tourisme dans la région, l'hôtel Anezi arborait l'étendard du secteur régional, avec ardente frénésie, sans pour autant, se dissocier du tourisme citoyen. Il se remet en question, chaque fois que les murs se lézardent et que le relooke se dégrade. Il se débat pour échapper aux affres de la crise, sans fard ni fanfare, au moment où d'autres succombent au moindre cyclone conjoncturel. Situé à une dizaine de minutes de la corniche et du centre de la ville, il attendrit sa clientèle diverse par l'éminence du tact et la prééminence de la prestation et du service. Dans ce berceau convivial, chacun trouve son compte. C'est un havre de paix et de détente pour le touriste étranger aux exigences, de plus en plus, manifestes. Mais, c'est également un espace de loisir et de divertissement pour la vie. Tous les ingrédients d'un séjour relax et distrayant, sont réunis pour plus de confort et de bienveillance. Depuis des lustres, il est constamment resté fidèle à sa référence, sa mémoire et son label de choix. Là-haut perché sur son promontoire, pareil à la cigogne des cimes, l'hôtel Anezi prêche le savoir-faire du métier et affiche l'humilité d'un noble domaine. L'histoire féconde a bien forgé sa maturité évidente! En ces moments ardus de la transition, le secteur est en passe de retrouver ses repères égarés. A coup sûr, l'hôtel Anezi, toujours les pieds sur terre et la tête sur les épaules, donne l'exemple d'une structure hôtelière en sacerdoce, imprégnée dans le souci de plaire et de satisfaire l'être humain dont l'hôtel est surtout un refuge d'humanisme. L'idéal qu'il ne cesse de sécréter, depuis belle lurette, constitue sa raison d'être et son fleuron de bonhomie éternelle. La crise du tourisme, au-delà de ses impératifs matériels, n'est-elle pas, en fin de compte, une question immatérielle où le concept de l'hospitalité tire son sens de la grandeur d'âme. L'hôtel Anezi l'a su de sitôt et en a fait sa devise, de père en fils!