A Agadir, on s'accorde à dire que le tourisme, dans son volet essentiel qu'est l'hôtellerie, marque le pas et peine à se ressaisir. Tout en se focalisant peut-être, sur ce segment de nécessité majeure, on a tendance à négliger voire renier certaines activités parallèles de haute importance. Cette négligence était, sans doute la raison sine qua non de la décadence de l'un des piliers de l'industrie touristique dans la région, en l'occurrence le transport terrestre qui, à présent, broie du pain noir depuis déjà un bon bout de temps. Nombre d'agences de voyage de grande réputation nationale basées dans la capitale du Souss, ont déjà mis la clé sous le paillasson. De même, le commerce de l'artisanat destiné au tourisme trouve beaucoup de peine à vivoter et ne parvient plus à joindre les deux bouts, dans une ambiance morose. Quant à la restauration, on conviendra aussi de déplorer l'état calamiteux dans lequel se débat ce créneau en perte de vitesse. A quelques exceptions près, la majeure partie chasse les mouches face à leur terrasse déserte, depuis que les touristes et les résidents perdent cette habitude d'aller déguster leur gastronomie…Les maillons de la chaîne se désagrègent autour du pignon de cœur en plein essoufflement. Il est donc bien évident que tous les ingrédients du tourisme forment un ensemble indissociable. C'est ce qui fait défaut dans une destination qui a perdu de son rayonnement, il y a pas moins d'une décennie. Et comme le malheur ne vient jamais seul, on est plutôt tenté d'avancer que la ville, en net pourrissement à plus d'un titre, n'incite point au redressement escompté de la chose touristique dans sa globalité. A ce propos, on croit bien savoir qu'un certain nombre de structures hôtelières en stade de délabrement constant, a été déclassé par les services d'une commission ad hoc, alors qu'il était au sommet de la hiérarchie, il y a juste quelques années. Rappelons dans ce sens que la rénovation est vivement sollicitée, tout en sachant que la refonte totale serait la solution irrémédiable de certains hôtels qui ne répondent plus, réhabilitation ou pas, aux normes internationales convenues par la fédération mondiale du tourisme. Dans le même ordre d'idées, certains hôtels et restaurants en mal d'activités se transforment carrément en lieux de débauche et de divertissement, avec une profusion délibérée de cabarets à filles de joie où le chicha et bien d'autres choses prolifèrent à volonté. Parfois, ces pratiques distrayantes s'exercent sans licence ni autorisation, à coups de soudoiement des services coercitifs de la wilaya et de la sûreté. D'autre part, on a bien l'impression que ces lieux qui changent complètement de service portent préjudice au tourisme et à l'image de marque d'une ville tournée vers cette filière. Bien entendu, il serait insensé de s'opposer aux loisirs dans les règles de l'art, d'autant plus que la destination est constamment d'animation digne d'une station balnéaire de la trombe d'Agadir. Mais, ces activités ne sauraient se dérouler dans l'imposture et le détournement. Fermer les yeux sur ces anomalies préjudiciables serait une complicité avérée.