«Id Yennayer» a été fêté dans les quatre coins du Maroc dans la joie et la communion. A Rabat, des centaines de personnes se sont donné rendez-vous, dimanche après-midi, devant le parlement pour célébrer le Nouvel An amazigh (2970). En effet, la fête est au-delà d'un simple rituel annuel, elle a désormais sa dimension à la fois symbolique et historique dans l'imaginaire et l'identité des amazighes d'ici et d'ailleurs. Des enfants, des jeunes et des moins jeunes vêtus de leurs costumes traditionnels ont célébré le premier jour de l'An du calendrier agraire dans une atmosphère conviviale. En outre, le choix de fêter ce jour devant le Parlement intervient avec l'appel de la classe politique marocaine, le tissu associatif et les acteurs amazighs pour reconnaitre Yennayer comme fête nationale et jour férié, chômé et payé. Une recommandation qui a été tant attendue par les marocains. Des plats comme «Tagla» ont été servis à l'occasion, mais aussi des slogans ont été entendus appelant à faire de Yennayer une fête nationale. «La célébration de la fête du Nouvel An Amazigh serait également une preuve supplémentaire que notre pays s'inscrit parfaitement dans la logique des droits culturels, de la reconnaissance des droits linguistiques et culturels. C'est aussi une occasion pour l'ensemble de la population marocaine de fêter un événement dont la signification symbolique n'échappe à personne, et qui est la célébration d'une dimension importante de l'identité nationale, et aussi du patrimoine en commun au sein des différentes composantes culturelles de la population marocaine», nous a indiqué Ahmed Boukous, Recteur de l'IRCAM dans une interview accordée au journal. Cette année, la célébration de Yennayer est marquée par une large mobilisation de la classe politique et des militants amazighs pour reconnaitre ce jour comme fête nationale. «Je pense que c'est une initiative tout à fait louable de la part de la classe politique nationale de considérer les festivités qui sont organisées annuellement par la société civile et par certaines institutions. En effet, considérer cela comme s'inscrivant tout à fait dans l'esprit de la loi de l'article 5 qui officialise la langue amazighe aux côtés de la langue arabe est une initiative tout à fait légitime !», a-t-il ajouté. Il est à rappeler que Yennayer, nouvel an amazigh, célébré chaque 13 janvier, est une date importante dans le calendrier des Amazighs, et comme chaque année, le tissu associatif et les acteurs amazighs ne ratent pas cette occasion pour faire d'abord le bilan de la situation de l'amazighe dans les domaines de la vie publique.