Dans quelques jours, les Amazighs du monde fêteront leur nouvel an. Cette fête millénaire célébrée le 13 janvier est en effet une occasion pour les activistes et acteurs associatifs amazighs de revendiquer cette date comme jour férié et fête nationale. En fait, c'est une vieille revendication qui ne date pas d'aujourd'hui. Car ce jour-ci à, pour eux, sa dimension historique, symbolique, culturelle et identitaire. Certes, Yennayer est une fête festive, mais aussi un moment fort de l'année pour faire le bilan de l'amazigh dans les différents domaines entre autres législatif, médiatique, pédagogique, culturel et institutionnel. Depuis quelques années, les voix dans le milieu associatif et culturel s'élèvent pour reconnaitre ce jour comme fête nationale. Pour Ahmed Boukous, recteur de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), ce jour devrait être normalement un jour de fête pour l'ensemble de la communauté nationale, et cela s'inscrirait de manière tout à fait naturelle et logique dans l'esprit de la constitution, à partir du moment où la culture amazighe est reconnue dans la constitution de l'Etat… Selon lui, «il faut accepter le fait que toutes les manifestations culturelles relatives à la promotion de l'amazigh soient les bienvenues dans le paysage culturel et médiatique national». Cette année, 2969, n'a pas apporté beaucoup de choses à l'amazigh. Une année qui a été marquée par un retard constaté au niveau de la promulgation de la loi organique relative à la mise en œuvre de l'officialisation de la langue amazighe ainsi que le projet de loi organique relatif à la création du Conseil national des langues et de la culture marocaine (CNLCM). Pourquoi attendre? Pourquoi cette attente se fait longue?, se posent la question plusieurs militants et acteurs amazighs. «Ceci, en dépit de la volonté politique largement exprimée par le Souverain marocain et en dépit de la loi suprême qui stipule que la promulgation de ces lois ne doit pas dépasser cinq années: et nous sommes à la huitième année. La mouvance amazighe estime que ces atermoiements sont injustifiés et injustifiables et que des acteurs politiques continuent à regarder dans le rétroviseur, s'accrochent à une vision dogmatique sclérosée en matière de gestion de la diversité linguistique et culturelle, vision qui risque d'impacter la paix sociale», affirme Moha Moukhlis, activiste amazigh. Il faut rappeler que l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, les sciences et la culture (UNESCO) avait classé le nouvel an amazigh au patrimoine immatériel universel et tradition ancestrale sans oublier bien entendu l'alphabet tifinagh et le couscous. Nouvel an amazigh 2969 sera également une année des espoirs, d'aspirations et de déblocage de la situation de l'amazigh.