La Maison d'édition «En Toutes Lettres» a fait paraitre lundi dernier, son nouvel ouvrage collectif «Migrations au Maroc : l'impasse ?». Signé par neuf journalistes, l'ouvrage explore à travers des enquêtes, des portraits… la dynamique des migrations au Maroc, les limites de la politique migratoire marocaine, de même que les volets sociaux, religieux, politiques et économiques liés à la présence et l'installation des migrants au Maroc. L'ouvrage dirigé par Hicham Houdaifa et Kenza Sefrioui aborde la migration dans tous ses états. Neuf textes signés par 6 journalistes professionnels et trois bénéficiaires du programme Openshabab reviennent sur plusieurs problématiques, notamment la question des mineurs migrants non accompagnés, les réfugiés, les médecins subsahariens au Maroc, les difficultés d'accès au logement, à la santé… mais aussi le revival des églises au Maroc avec l'arrivée des Subsahariens. L'ouvrage se penche également sur la migration irrégulière des Marocains et revient sur le cas des jeunes Marocains qui tentent de fuir leur pays, en quête d'un avenir meilleur, même au péril de leur vie. «Dans le dernier texte, nous voulions également rappeler que la migration dite clandestine nous concerne encore, nous Marocains en premier lieu. Et que le hrig fait encore de trop nombreuses victimes marocaines», explique Hicham Houdaifa, directeur de la Collection Enquêtes, dans le préface de l'ouvrage. En effet, confie-t-il, «la maison d'édition a choisi de dédier cette collection à la migration, parce que l'Etat marocain, en n'allant pas au bout de sa politique migratoire, fait rater au Maroc une belle opportunité». D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle l'ouvrage a été intitulé «Migrations au Maroc : l'impasse ?», souligne-t-il. Pour lui, le «point d'interrogation dans le titre est lié au fait que le Maroc est le seul pays du sud à avoir initié une opération de régularisation des migrants subsahariens et syriens, mais a failli à aller jusqu'au bout de sa politique migratoire. Puisque, aujourd'hui, même disposant de titres de séjour, nombreux sont encore ces migrants qui ne peuvent accéder au travail, peinent à inscrire leurs enfants dans des écoles publiques, accèdent difficilement aux services de santé… «Une régularisation digne de ce nom devrait logiquement déboucher sur la possibilité d'acquérir la nationalité marocaine comme c'est le cas dans les pays du nord. Elle devrait satisfaire toutes ces attentes et demandes légitimes», souligne-t-il. Il est important pour le Maroc d'aller au bout de sa politique migratoire puisque le Maroc n'est plus une terre de passage, mais un lieu d'installation pour de nombreux Subsahariens. A noter que l'ouvrage qui est financé par la Fondation allemande Heinrich Böll est disponible dans les librairies du royaume. Une cérémonie de présentation de la collection a été organisée lundi dernier au siège de la Fondation à Rabat.