A peine fussent-elles réinstallées pour le reste de leur mandat, que certains ténors du gouvernement se mirent à se lapider de bas coups de pierres, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Une manie qui a déjà bouleversé son premier épisode, en queue de poisson. L'obsession électorale semble s'emparer des esprits, malgré la mise en garde royale, lors de son mot d'ouverture de la session automnale à la coupole du parlement.Sans se conduire en alarmiste ni broyeur de noir, ces vices récidivant s'avèrent à cours de rassurer sur un proche avenir qu'on veut salutaire. La nouvelle mouture, quoique ramassée, est en passe d'annoncer des représailles au sein de son disque dur. En fait, elle ne fait que rééditer les escarmouches de sa traversée maculée d'embûches. D'abord, au lendemain des échéances écoulées, elle avait débuté par un blocage inouï de plus de six mois, puis elle tombait dans des tiraillements rocambolesques, enfin, elle finit pour se soumettre à une remise en question, donnant lieu à une révision sur les postes à pourvoir, sans visibilité ni vision. Devrait-on fermer les yeux sur ces faits saillants et continuer à s'attendre à des miracles de ce «ramassis » obsolète et disparate? «Celui qui ne sait point d'où il vient, ne peut savoir non plus, où il va !», disait le théoricien marxiste du siècle écoulé, Antonio Gramsci. On ne peut construire une démocratie forte et pérenne, dans de «l'anonymat», rien que parce qu'on détient le pouvoir du business. Ce pays qui a roulé sa bosse, des siècles durant, dans les affres atroces du temps, garde ses repères et ses identités. Il n'est pas question d'hypothéquer cette immense histoire édifiée par des générations de patriotes ! On s'est assez amusé de cet éléphantesque patrimoine pour anéantir les valeurs d'une nation séculairement vertueuse. Le pays sombre dans l'abîme : plus de 9 millions de marocains moisissent dans la misère ! On se contentera de révéler ce chiffre effarant, sans en dire encore plus, au risque d'en avoir la nausée. Le Pouvoir a beau «vociférer» ces maux sur tous les toits, il paraît que ces appels répétitifs ne résonnent plus dans les cœurs, endurcis par la profusion de la corruption, de la dépravation et de l'impunité. Il ne fait, en fait, que récolter les déchéances de sa politique fondée sur l'affaiblissement des partis sérieux pour mieux régner, l'incitation irréfléchie de «l'Islampolitisé», pour enrayer la montée du «danger rouge», l'exclusion de l'élément humain, source de tout développement et enfin la prolifération de l'inégalité territoriale…