Une autre rentrée est également imminente, celle qu'on a communément l'habitude d'appeler «la rentrée sociale». Les prémices d'une montée au créneau s'annonce dans nombre de domaines de haute acuité. Comme à l'accoutumée, la couche déshéritée de la société, abattue par la misère et la privation, poursuivra la lutte pour recouvrer ses droits légitimes. En parallèle, l'élite avertie, fort indignée par les disparités sociales, continuera à mener le combat contre la dépravation multiforme, l'économie de rente, le renchérissement illicite, le monopole vorace…Sans nul conteste, la jeunesse, encore plus touchée par l'exclusion sociale, mènera son dessein pour une vie meilleure. L'emploi et la dignité reviennent, à chaque fois dans les slogans brandis haut. La cherté des denrées et la hausse des produits accablent les petites bourses populaires. Mais aussi, l'indignation devant les dépassements, les atteintes aux libertés et aux droits, les fraudes et les corruptions de tous bords. Ils n'ont rien dit de mal, ces manifestants qui rouspètent par-ci et par-là, sauf que certains opportunistes extrémistes, de droite et de gauche, s'offrent la malveillance de s'approprier les sursauts de masses, inspirés des vagues de protestation qui s'opèrent autour d'eux. Ces groupuscules lugubres, sortis de leurs tanières et tournant le dos au jeu démocratique de long terme dont la Nation s'identifie à pleine résolution, ont toujours tenté de se faufiler dans les rangs des victimes en colère et cru bon de semer l'amalgame dans des rassemblements pacifiques. Même les jeunes, indignés par les soubassements perfides, ont fustigé les horreurs de cette spoliation. Il va sans dire que le panache des jeunes, virevoltants de nature, est avide d'interlocuteurs adultes, prêts à l'écoute, au respect et à l'estime. En fait, on n'a nullement le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, fragilisés par les affres de la vie. Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité, devra se ressaisir en direction de cette jeunesse admirative de son Idéal. La vie politique a besoin d'être meublée de propos de la raison, de la sagesse et de la citoyenneté. Ces discours, seules les forces de la démocratie, de la modernité et du progrès peuvent les tenir, loin de toute simulation malhonnête. Ces forces légitimes et sérieuses ont tout intérêt à fredonner encore de plus belle, ces sonnets d'optimisme et d'espoir à l'adresse des jeunes désemparés par les effets de l'extrémisme et de la dénégation. Plus que jamais, les jeunes cherchent les civets de la confiance et les duvets de la défiance. A l'aune de la nouvelle rentrée sociale qui émaille actuellement notre pays, les jeunes, en particulier, sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas. Celle de la confiance et de la vérité…