A quelques semaines du second anniversaire du déclenchement du fameux mouvement du 20 février, l'heure est à la vigilance ! Les messages des soulèvements juvéniles sont clairs. Loin de toute animosité stérile contre le régime, à l'instar des autres résurrections démocratiques. Chez nous, c'est plutôt la lutte contre la dépravation multiforme, l'économie de rente, l'accaparement illicite, le monopole vorace... dont il est question. Sans nul conteste, les jeunes aspirent à une vie meilleure. L'emploi et la dignité reviennent, à chaque fois dans les slogans brandis haut et fort, à tue-tête. La cherté des denrées de consommation et la hausse des produits rudimentaires accablent les petites bourses. Les disparités sociales et spatiales, la privation, l'exclusion et la précarité exaspèrent le petit peuple. Mais également, l'indignation devant les dépassements, les atteintes à la liberté et aux droits divers, les fraudes et les mafias de tous bords. Ils n'ont rien dit de mal, ces manifestants qui rouspètent par-ci et par-là, sauf que certains opportunistes extrémistes, de droite et de gauche, ont constamment la malveillance de s'approprier les sursauts de masses, inspirés des vagues de protestation qui s'opèrent autour d'eux. Ces groupuscules, sortis de leurs tanières et tournant perpétuellement le dos au processus de long terme dont la Nation s'identifie à plein régime, ont toujours tenté de se faufiler dans les rangs des victimes en colère et cru bon de semer l'amalgame dans des rassemblements de civilité. Même les jeunes, indignés par les soubassements perfides, ont fustigé les horreurs de la spoliation. Eux qui ont minutieusement monté leur petite ébauche revendicative et aspirent aux lendemains roses, à la stabilité et à la concorde. On ne saurait alors envenimer les desseins communs et hypothéquer les délivrances embaumées par les entrains de la révolte pacifique. Il va sans dire que le panache des jeunes, virevoltants de nature, est avide d'interlocuteurs adultes, prédisposés à l'écoute, au respect et à l'estime. On n'a pas le droit de laisser germer le spectre du nihilisme et du désespoir au sein des jeunes, fragilisés par les affres de la vie. Quoique mitigée par les générations de nuisances, la scène politique nationale, région par région, localité par localité, devra se ressaisir en direction de cette jeunesse flamboyée par les beaux idéaux, mais terrassés par les souillures de la médisance. Le paysage politique a besoin d'être meublés de propos de la raison, de la sagesse et de la citoyenneté. Ces discours, seules les forces de la démocratie, de la modernité et du progrès peuvent les tenir, loin de toute simulation malhonnête. Ces forces légitimes et responsables ont tout intérêt à chantonner encore de plus belle, ces sonnets envers les jeunes, somme toute désemparés par la timouride de l'extrémisme béat. Plus que jamais, les jeunes cherchent les civets de la confiance et les duvets de la défiance. A l'aune des réformes de haute facture qui émaillent actuellement notre pays, les jeunes sont en quête de la main tendue. Celle qui ne les trahit pas. Celle de la confiance et de la vérité.