Cette fois est-elle la bonne? On verra… Quoiqu'il en soit, ce mercredi 17 Juillet et après deux évasions et son extradition vers les Etats-Unis en Janvier 2017 par le président mexicain Enrique Pena Nieto, Joachin Guzman, dit «El Chapo» (le courtaud) du fait de sa petite taille (1,62), mais qui reste, à ce jour, le narco-trafiquant le plus puissant depuis 1993 et la fin du règne du colombien Pablo Escobar, a été condamné, par le juge fédéral Brian Cogan du tribunal de New York, à la perpétuité, pour les chefs d'accusation dont il avait été reconnu coupable le 12 Février dernier, assortie de 30 années d'emprisonnement supplémentaires en application des réquisitions du procureur pour utilisation d'armes automatiques. Dans son réquisitoire avant le prononcé de la peine, le procureur fédéral de Brooklyn, Richard Donoghue, a affirmé que «les preuves accablantes présentées lors du procès ont montré que Joachin Guzman était le chef impitoyable et sanguinaire du cartel de Sinaloa». Mais le parcours de celui qui avait débuté en travaillant dans les champs de cannabis de sa région d'origine et qui s'était évadé de manière spectaculaire des prisons de son pays en 2011 et en 2015 semble bien être sur le point de s'arrêter derrière les murs de l'Administrative Maximum Facility, un complexe pénitentiaire de très haute sécurité située à Florence dans le Colorado surnommé «l'Alcatraz des Rocheuses» et qui avait déjà eu comme célèbres pensionnaires Terry Nichols pour son implication dans l'attentat d'Oklahoma City puis le français Zakarias Moussaoui suite à sa participation à la préparation des attentats du 11 Septembre. Mais à en croire «El Chapo» qui, avant l'ouverture de l'audience de ce mercredi, s'est exprimé pour la première fois depuis son extradition, «la justice n'a pas été rendue» puisqu'il aurait été privé d'un procès équitable et «torturé physiquement, psychologiquement et mentalement 24 heures par jour». Le tribunal de New York qui lui reproche d'avoir déversé sur le territoire des Etats-Unis plus de 1.200 tonnes de cocaïne sur une période de trente années, lui a également infligé une amende de 12,6 milliards de dollars; somme qui correspondrait, en gros, aux bénéfices qu'il aurait tirés de ce juteux trafic. Le patron du cartel de Sinaloa a, également, été reconnu coupable d'avoir ordonné l'assassinat et parfois même tué de ses propres mains après les avoir torturés, au moins 26 personnes auxquelles il reprochait d'être des policiers, des informateurs, des collaborateurs ou tout simplement des trafiquants appartenant à des organisations rivales… Enfin, ce qui a causé la perte de Joachin Guzman reste, sans conteste, ce désir de notoriété qui l'avait conduit à se rendre à des rendez-vous galants pour rencontrer Kate Del Castillo, la star des séries télé, et même à faire des projets de «biopic» (film biographique) avec le célèbre comédien Sean Penn. Mais ce n'est ni avec l'arrestation d'El Chapo ni avec sa condamnation – même pour un emprisonnement «à vie» – que va s'arrêter ou simplement diminuer le trafic de drogues transfrontalier d'abord parce que le cartel est, désormais, entre les mains d'Ismael Zambada dit «El Mayo», âgé de 71 ans, qui, à ce jour, n'a pas encore passé une seule nuit derrière les barreaux tant l'homme est discret contrairement à son prédécesseur puis parce que «les structures sont intactes»; qu'elles aient trait à la production (cocaïne en Colombie et héroïne au Mexique), au transport (à travers l'Amérique Centrale et les Caraïbes) ou encore aux mécanismes financiers de blanchiment. Alors, attendons pour voir…