Le jeûne du mois de ramadan tel qu'il a été prescrit est une obligation pour tout musulman pubère, sain d'esprit et capable de jeûner. Cependant, il existe des dérogations à cette règle qui dépendent de l'état de santé de chacun. Certains malades sont exempts de cette pratique. C'est le cas des patients diabétiques traités à l'insuline et qui ne sont pas équilibrés, les malades souffrant d'hypertension artérielle, de maladies cardiaques, mais aussi les personnes souffrant de problèmes d'insuffisance rénale. Pour permettre à nos lecteurs d'en savoir plus sur le jeûne du mois de ramadan et les maladies rénales, nous avons rencontré le professeur Amal Bourquia, spécialiste en néphrologie, présidente de l'association Rein, et auteur de plusieurs ouvrages et articles qui traitent de la néphrologie, de la greffe rénale et de la dialyse au Maroc… Le rein est un organe de filtration et d'élimination des déchets. Chaque minute, les reins filtrent environ 1 litre de sang, soit un cinquième de la quantité pompée par le cœur. L'insuffisance rénale chronique est une maladie grave qui entraîne une détérioration graduelle et irréversible de la capacité des reins à filtrer le sang et à excréter certaines hormones. Les produits du métabolisme et l'eau en excès passent de moins en moins dans l'urine et s'accumulent dans l'organisme. L'insuffisance rénale chronique résulte des complications du diabète, de l'hypertension ou d'autres maladies. L'insuffisance rénale aiguë quant à elle, survient soudainement. Elle se produit souvent à la suite d'une diminution réversible du flot sanguin rénal. Les causes sont multiples, comme par exemple la déshydratation, surtout quand il fait chaud et que le patient ne s'hydrate pas convenablement. Le problème est que les malades qui souffrent d'affections rénales se voient souvent comme étant en bonne santé puisqu'ils ne souffrent pas. Or le jeûne du Ramadan, du fait de la privation de boissons du lever au coucher du soleil et surtout quand il fait chaud et que le thermomètre grimpe, comme c'est le cas en ce mois de Mai au niveau de certaines régions du Maroc où on a enregistré 40° voir même 43°, cette privation d'eau entraîne la diminution de la filtration glomérulaire rénale. Ce qui peut être dangereux particulièrement pour des patients atteints de maladies rénales. Les conséquences peuvent être parfois graves, surtout pour les malades qui s'obstinent à vouloir jeûner malgré les conseils éclairés de leurs médecins traitants.