Depuis un certain temps, des collectivités locales se lancent dans des opérations de cession de certains services, d'habitude reliées aux attributions quotidiennes des communes. Une initiative qui s'avère, en fait, fort salvatrice puisque nombre de conseils communaux se montrent quasi incapables de gérer comme il se doit des corvées ardues, notamment la collecte des ordures domestiques, le transport urbain, l'assainissement solide, ainsi que la distribution d'eau et d'électricité. Cette substitution semble bien être une issue salutaire à cette déficience, car on constatera, non sans désolation, la prolifération des déchets dans la voie publique, avec des odeurs pestilentielles, la vétusté et la carence des véhicules sur les lignes de déplacement en commun, dégageant de drues fumées toxiques, le dysfonctionnement de la dotation des produits vitaux consentis au quotidien, pour des factures exorbitantes… Les exemples des métropoles, tels Salé, Casablanca, Rabat et bien d'autres villes défraient la chronique. Cependant, ces courroies de transmission sont-elles, du reste, des soupapes de sécurité à des besoins d'utilité et de consommation de plus en plus pressants ?A voir les défaillances notoires dont font preuve certaines compagnies adjudicataires, on conviendra, malheureusement, que cette expérience accusent des grabuges, dans bien des cas, à travers le royaume, Les parties délégataires qui ont injecté le budget des contribuables pour atténuer leurs charges journalières, pour manque de savoir-faire en la matière et de carence de ressources humaines suffisantes, se mordent les doigts de ne pas être assez vigilantes pour finaliser un cahier des charges assez rédhibitoire à l'encontre de la partie bénéficiaire, en cas de bévue litigieuse. Il faut dire également que l'Autorité de tutelle, à des degrés d'incidence différents, s'incombe pareillement la part de responsabilité, en sa qualité d'approbateur de la convention contractuelle. Aujourd'hui, nombre de communes territoriales se trouvent dans l'impasse face à les approximations des services délégués et se voient contraintes de subir toutes ces répercussions souvent fâcheuses. On citera à cet égard, la problématique chronique dans laquelle se trouve le conseil de ville de la capitale économique, avec les gestions déléguées, à l'emporte-pièce, en particulier au niveau de la distribution et de la collecte. La situation est si complexe que le citoyen subit les pots cassés d'une gestion déléguée en déchéance. Les multiples objectifs que s'assignent alors les communes s'en trouvent sérieusement affectés, du fait qu'elles mettent constamment ces litiges liés à leurs partenaires, parmi les points de l'ordre du jour de leurs sessions. Au lieu de se passer totalement de ces tracasseries et vaquer à d'autres prérogatives, elles s'engouffrent dans un bourbier asphyxiant. Tout d'abord, il va sans dire que la tentative entamée par un certain nombre de communes dans ce sens n'est, en fait, que dans son état embryonnaire. Il faudrait alors beaucoup de temps pour que nos communes, à partir de toutes ces déconvenues, négocient avec les sociétés adjudicataires, d'égal à égal, toutes les dispositions des contrats en faisant intégrer dans les pourparlers, les experts en juridiction, car certains élus, par vanité et arrogance, se croient tout savoir. La débandade ahurissante que connait actuellement la gestion déléguée dans de nombreuses communes portent préjudice aux deniers publics et assène des coups durs aux intérêts des citoyens. La politique de la ville prônée par notre pays, avec solennité et détermination, s'adresse aussi à la traçabilité et la correction de tous ces services publics pour un cadre et une condition de vie agréable et décente.