Le marasme de l'enseignement plane sur le quotidien des citoyens, mis au creux de la vague. En dépit de l'offre en vrac de l'exécutif pour désamorcer les tensions houleuses, le spectre de l'année blanche préoccupe, plus que jamais, les parents d'élèves, en état de profond désarroi. Il est bien clair que les émeutes massives de l'Algérie ont, sans doute, précipité la panoplie de mesures prises en «faveur» des désormais «cadres des académies régionales» et non plus «contractuels»! En fait, ce sont plus de 70 000 postulants qui sont amenés à jouir de tous les droits possibles de leurs homologues de la fonction publiques, hormis la retraite, ajournée à plus tard, en attendant de procéder à l'unification des systèmes des caisses en service. En fait, comment en est-on arrivé là ? Le boulet ardu de ce secteur névralgique que le pays traine, depuis des lustres, ne date pas d'aujourd'hui. C'est un long processus de déchéances dont on ne s'est jamais résolument traité les noyaux des déficits, à plus d'un registre. Au lieu de s'y mettre pour de bon, avec audace et lucidité, en dehors des surenchères politiciennes creuses, on s'est lancé dans des approches approximatives, tels la charte nationale, le plan d'urgence, l'embauche des occasionnels, des éventuels de l'éducation informelle, des contractuels, sans aucune formation ni recyclage. Malgré les efforts colossaux consentis, les budgets faramineux injectés et les temps de générations dispensés pour la réforme, on se retrouve, des années plus tard, avec une école publique précaire qui foudroie l'égalité des chances et rudoie la qualité des prestances. A présent, on se mord encore les doigts d'avoir recouru à l'approche fallacieuse de la contractualisation directe à propos de laquelle les initiateurs centraux ont littéralement gaffé et que les signataires ont froidement reniée. A chaque fois, on improvise dans un domaine décisif pour la vie d'une nation, tout en mettant en otage sa progéniture et hypothéquant son avenir. Aujourd'hui encore, on continue à rabâcher l'histoire des langues, alors que l'équation est bien évidente : la langue nationale n'a jamais été une entrave puisqu'elle a donné la preuve d'être un outil identitaire sans conteste, mais également un support véhiculaire avéré des connaissances, depuis l'époque d'Ibn Sina, Ibn Rochd… De par son ouverture et son universalité, notre pays est donc condamné à s'abreuver dans l'océan des langues du monde. On risque de perturber la stabilité de la nation par cette bourde perpétrée des contractuels. Ces faux-problèmes, sont-il réellement les soucis majeurs des problématiques de l'enseignement au Maroc ? Il est bien certain que les panacées radicales et pérennes du secteur sont bien ailleurs ! Mais, pour remettre sur rail ces vrais remèdes, il va falloir se doter d'un gouvernement fort, autonome et imbu de charges politiques. Est-ce le cas de la mouture actuelle ? Mon œil !!!